Le Parlement de l’Église catholique bernoise a formulé quatre exigences, indique le Thunertagblatt, le 18 octobre 2023. Il demande d’abord la participation d’experts externes à l’enquête préliminaire menée contre des membres actifs et émérites de la Conférence des évêques suisses soupçonnés d’avoir dissimulé des cas d’abus sexuels et, dans certains cas, de les avoir eux-mêmes commis.
Deuxièmement, les catholiques bernois exigent l’introduction d’un tribunal pénal ecclésiastique, pour lequel ne seraient pas seulement nommés des clercs, mais aussi des juristes et des psychologues indépendants. «Les personnes concernées doivent bénéficier d’un véritable statut de victime, contrairement à aujourd’hui», précise le quotidien de Thoune.
Ensuite, ils veulent la mise en place d’un service de signalement externe, pour lequel les diocèses doivent renseigner ce qu’il advient des signalements reçus. Enfin, les employés de l’Église qui ne sont pas soumis à la promesse de célibat doivent être protégés à l’avenir contre les discriminations liées à leur vie privée. Par exemple, s’ils sont divorcés ou qu’ils vivent en partenariat avec une personne de même sexe.
L’exécutif de l’Église cantonale bernoise se rallie ainsi aux exigences de la présidence de la Conférence centrale catholique romaine (RKZ), l’organisation faîtière de l’Église catholique dans les différents cantons en Suisse.
Au sein de la structure catholique, les Corporations cantonales sont la contrepartie de droit public des dicèses qui rendent compte au Vatican. Elles sont organisées de manière démocratique et gèrent les impôts ecclésiastiques. Elles ont donc un moyen de pression en main.
«Les quatre revendications devraient y trouver une majorité. Il semble toutefois moins probable que les diocèses se voient couper les vivres s’ils ne mettent pas en œuvre les réformes souhaitées. [Comme le président de la RKZ, ndlr.] le Conseil de l’Église nationale bernoise s’est lui aussi explicitement prononcé contre une telle sanction. Notamment parce qu’une telle mesure devrait être décidée par le Parlement de l’Église nationale bernoise, dans le cadre des discussions sur le budget ou suite à une intervention parlementaire », explique le porte-parole.
De leur côté, les évêques suisses ont dores et déjà promis cinq mesures concrètes et immédiates, dans le sens des revendications des Églises cantonales, dans leur communiqué de presse, publié le 23 septembre 2023. (cath.ch/ttb/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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