C’était l’un des temps spirituels de ce Synode : les 465 participants étaient invités à se rassembler sur la place Saint-Pierre – pour l’occasion fermée au public – auprès de la sculpture Angels Unawares du canadien Timothy Schmalz, inaugurée en 2019. Au pied de cette œuvre en bronze et en argile représentant les migrations de toute l’Histoire humaine, ils ont intercédé pour les migrants forcés et pour les divers foyers de conflit sur la planète, sans toutefois nommer de pays en particulier.
Méditant sur la parabole du Bon samaritain, le pape François a vu en elle «la clé pour passer d’un monde fermé à un monde ouvert, d’un monde en guerre à un monde en paix». Mais il a appelé à réaliser «une autre action qui n’est pas abordée dans la parabole», celle de «rendre la route plus sûre».
Le pontife de bientôt 87 ans a alors exhorté à «redoubler d’efforts pour lutter contre les réseaux criminels qui spéculent sur les rêves des migrants», à «faire dialoguer les politiques démographiques et économiques avec les politiques migratoires, au bénéfice de tous les personnes concernées». Il a recommandé «une approche commune et coresponsable de la gestion des flux migratoires», car ceux-ci, a-t-il glissé, «devraient augmenter dans les années à venir».
«Combien sont volés, dépouillés et battus en chemin ?», s’est attristé le successeur de Pierre, mentionnant les migrants «vendus comme monnaie d’échange, […] kidnappés, emprisonnés, exploités et réduits en esclavage, […] humiliés, torturés et violentés». Et de lancer: «Les routes migratoires de notre époque sont peuplées d’hommes et de femmes blessés et laissés à moitié morts, de frères et de sœurs dont la douleur crie devant Dieu».
Fustigeant les «trafiquants sans scrupules», s’élevant contre l’égoïsme, l’indifférence, la peur, le 266e pape a prôné «la compassion». Et d’inviter les croyants à se «faire proches de tous les vagabonds d’aujourd’hui», regrettant que «pour beaucoup, malheureusement, il [soit] trop tard, et il ne nous reste plus qu’à pleurer sur leurs tombes, s’ils en ont une». « Ou bien la Méditerranée a fini par être leur tombe», a-t-il ajouté, sortant de ses notes.
Accueillir les migrants, a-t-il aussi averti, est «une responsabilité à long terme», qui implique de se pencher sur les «aspects critiques» des migrations mais aussi «les opportunités qu’elles offrent».
Après les paroles du pontife, les participants des quatre coins du globe, originaires de pays particulièrement touchés par le phénomène des migrations comme le Liban, l’Afrique du Sud, ou encore le Mexique, ont observé une brève minute de silence «à la mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie le long des différentes routes migratoires». (cath.ch/imedia/ak/gr)
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