Présidentielles au Guatemala, les évêques exigent le respect des votes

Le Parquet général du Guatemala cherche à faire annuler l’élection de Bernardo Arévalo à la présidence du pays. Les évêques du pays ont vivement réagi et pris clairement position contre cette mesure anticonstitutionnelle. Finalement, le 7 octobre 2023, la Cour constitutionnelle a ordonné la garantie de l’investiture du président-élu.

Élu président du Guatemala le 20 août dernier avec près de 60% des suffrages, le social démocrate Bernardo Arévalo, chef du parti Semilla, a créé la surprise. Il doit prendre ses fonctions le 14 janvier prochain. Mais il s’est de suite retrouvé avec des bâtons dans les roues, le Parquet général du pays cherchant à faire annuler l’élection.

Manifestions à l’encontre du Parquet

Des milliers de personnes manifestent depuis 9 jours à travers le Guatemala, bloquant des routes stratégiques, pour réclamer la démission de la procureure générale Maria Consuelo Porras, du procureur Rafael Curruchiche et du juge Fredy Orellana. «À l’origine de cette colère contre ces trois magistrats», la saisie quelques jours plus tôt par le Parquet des urnes du scrutin et sa «volonté affichée de remettre en cause les résultats de la présidentielle de cette année, qui a vu triompher le social-démocrate Bernardo Arévalo», explique Vatican News.

Cette initiative a été condamnée, sur le plan international, par les États-Unis, l’Organisation des États américains, l’Espagne et l’Union européenne. Et sur le plan intérieur, par la Conférence épiscopale du Guatemala.

Selon les évêques, «l’État de droit est menacé»

Dans un communiqué daté du 30 septembre, les évêques du pays ont évoqué leur «indignation» face aux agissements du Parquet, n’hésitant pas à affirmer que «l’État de droit est menacé» et la séparation de pouvoir malmenée. Ils ont interpellé la Cour constitutionnelle pour qu’elle fasse appliquer d’urgence la Constitution, «indépendamment de toute pratique dilatoire, et qu’elle se prononce d’office sur la situation de violation extrême du cadre constitutionnel», cite Vatican news. En cas de refus, mettent en garde les évêques, la Cour constitutionnelle sera responsable «de la détérioration irréversible de l’État de droit dans le pays».

Celle-ci a finalement ordonné le 7 octobre la garantie de l’investiture du président-élu Bernardo Arévalo. Mais les manifestations à l’encontre des magistrats se poursuivent encore. (cath.ch/Vatican news/ag/lb)

Lucienne Bittar

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