Barbara Ludwig, kath.ch/ traduction et adaptation: Raphaël Zbinden
David Roth, président du PS de Lucerne, demande que son canton mette fin au Concordat épiscopal de 1828 ou qu’il ne renouvelle le traité que si toutes les obligations financières sont annulées, rapportent les médias locaux le 26 septembre 2023.
Le Concordat est un accord entre le Saint-Siège et les cantons situés sur le territoire du diocèse de Bâle. Selon ce traité, les 18 chanoines présents dans le diocèse font office de relais diplomatiques entre les gouvernements cantonaux et l’évêché, comme l’indique le site Internet du diocèse. Le canton de Lucerne compte trois chanoines, un résident et deux non-résidents.
David Roth remarque dans le média alémanique blick.ch, que seule la moitié de la population lucernoise est encore catholique – alors que le canton finance toujours les salaires et les frais des cadres de l’évêché. À la suite des révélations sur les cas d’abus dans l’Eglise catholique, le financement est «tout simplement tombé en désuétude», cite la Luzerner Zeitung d’après un communiqué du parti.
Il est important que la population de Lucerne ne finance pas par l’argent public les employés d’une organisation qui, «même après des décennies de scandales, n’a pas encore pris de mesures suffisamment énergiques pour lutter contre les abus de ses propres dignitaires», écrit le député cantonal.
Le Concordat épiscopal de 1828 oblige le canton de Lucerne à rémunérer un chanoine résident et deux chanoines non résidents, confirme Regula Huber à kath.ch. La directrice de la communication du département de l’Education et de la Culture du canton de Lucerne précise: «Alors que les chanoines non résidents ne reçoivent qu’une indemnité symbolique, le chanoine résident reçoit une rémunération dans le cadre du régime cantonal des grades.»
Selon Regula Huber, il n’est pas possible de donner des précisions sur le montant du salaire du chanoine résident «parce qu’il s’agit de données personnelles». Dans sa motion, David Roth parle d’un salaire à six chiffres. Selon la directrice de la communication, les frais ne sont cependant «pas remboursés».
La motion du député socialiste, déposée le 26 septembre au Grand Conseil, se base apparemment sur les résultats de l’étude pilote récemment publiée sur les abus dans l’Eglise catholique en Suisse. Le 12 septembre 2023, les chercheurs de l’Université de Zurich ont dénombré au moins 1002 cas d’abus sexuels commis dans le cadre ecclésial depuis 1950. Selon les chercheurs, il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg, car la plupart des cas n’ont pas été signalés et certains documents ont été détruits. (cath.ch/kath/bal/rz)
Rédaction
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https://www.cath.ch/newsf/les-socialistes-lucernois-demandent-la-suppression-du-concordat/