Le pape a désigné Mgr Benno Elbs, évêque du diocèse autrichien voisin de Feldkirch, comme administrateur apostolique.
Mgr Wolfgang Haas a fêté ses 75 ans au début du mois d’août. Il a alors donné sa démission au pape qui vient de l’accepter. Ce départ à la retraite marque probablement le dernier épisode d’une longue série d’affaires et de conflits qui se sont enchaînés depuis la nomination de Mgr Wolfgang Haas comme évêque auxiliaire du diocèse de Coire en 1988. »L’affaire Haas», comme on l’avait alors appelée à l’époque, a profondément marqué la vie de l’Eglise en Suisse orientale, jusqu’à sa nomination en 1997 à la tête de l’archevêché de Vaduz créé «sur mesure» pour lui permettre une sortie honorable.
Comme archevêque du petit diocèse de Vaduz qui couvre a principauté du Liechstentstein, Mgr Haas a continué à défrayer régulièrement la chronique, par exemple en refusant la démarche synodale.
Dans un message de remerciements à la fin de son mandat, publié sur le site web du diocèse, Mgr Haas se dit tout à fait conscient de ses «insuffisances personnelles, voire de certains défauts et limites». «Peut-être n’ai-je parfois tout simplement pas remarqué que telle ou telle parole ou tel ou tel comportement aurait pu faire mal», écrit-il. Il indique vouloir passer le reste de ses jours dans une retraite «plutôt monastique» au couvent de Schellenberg. C’est pourquoi Mgr Haas renoncera délibérément à une cérémonie d’adieu. Et «je ne répondrai à aucune demande de la part des médias nationaux ou étrangers. Je ne donnerai donc – comme c’est le cas depuis des années – aucune interview et ne participerai à aucune manifestation médiatique (conférence de presse, etc.)».
Il souhaite à l’administrateur apostolique nommé par le pape François, Mgr Benno Elbs, un «accueil bienveillant» et une bonne réussite dans sa mission.
Lors d’une conférence de presse, l’administrateur apostolique a exprimé sa volonté d’être un bâtisseur de ponts. «D’une part, cela fait partie de ma nature. D’autre part, c’est aussi la tâche d’un ministre de l’Eglise de construire des ponts entre les gens. C’est ce que je vais faire du mieux que je peux», a déclaré Mgr Elbs au Liechstensteiner Vaterland.
Une des questions délicates sera la politique du personnel. Durant son épiscopat, Mgr Haas a ordonné en effet plus de 60 prêtres, soit bien plus que nécessaire pour ce petit diocèse de dix paroisses. Mais parmi les prêtres incardinés, on trouve un certain nombre de personnes douteuses dont plusieurs avaient été refusées auparavant dans d’autres diocèses, en Allemagne et en Autriche notamment où elles étaient considérés comme inaptes. L’archevêché de Vaduz est ainsi devenu un réservoir de prêtres réactionnaires. Interrogé à ce sujet, Mgr Elbs a indiqué qu’il ne connaissait pas les prêtres de Vaduz et qu’il ne voulait pas se fier aux jugements et aux préjugés. «Je parlerai avec tout le monde», a-t-il insisté.
La durée du mandat de l’administrateur apostolique est indéterminée. «Il n’y a pas de délai», a souligné le nonce apostolique Martin Krebs. Selon lui, la nomination d’un nouvel évêque doit être bien préparée, une telle procédure prend du temps. «On devrait certainement partir sur une période de six mois. Mais c’est une pure hypothèse», a précisé le nonce. (cath.ch/mp)
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