Emil Paul Tscherrig est né à Unterems, dans le Haut-Valais en Suisse germanophone, le 3 février 1947. Il est inspiré dans sa vocation sacerdotale par un oncle prêtre, même si, étudiant, il éprouve de grandes difficultés à faire ce choix. C’est pendant son service militaire qu’il décide que, quitte à obéir aux ordres, il souhaite servir «le plus grand». Il est ordonné prêtre le 11 avril 1974 pour le diocèse de Sion.
Il demande alors à son évêque d’étudier les questions morales qui agitent sa génération, mais il est finalement envoyé faire un doctorat de droit canonique à l’Université grégorienne de Rome, pour entrer au service diplomatique du Saint-Siège en 1978. Il est d’abord envoyé comme secrétaire de nonciature, entre autres en Ouganda et au Bangladesh. Il œuvre ensuite pour préparer les voyages internationaux du pape Jean-Paul II, de 1985 à 1996.
Le diplomate reçoit son premier poste de nonce au Burundi en 1996, et est consacré évêque le 27 juin de la même année. Il est nommé ensuite dans les Caraïbes en 2000, puis en Corée du Sud et en Mongolie en 2004. En poste en Scandinavie de 2008 à 2012, il doit faire face à l’attentat d’Oslo (Norvège), qui fait 92 morts en 2011.
En 2012, Benoît XVI nomme Mgr Tscherrig nonce en Argentine, où il noue de bonnes relations avec l’archevêque de Buenos-Aires de l’époque, le cardinal Jorge Mario Bergoglio. Il dira du futur pape qu’il est «doté d’une grande bonté, d’une grande profondeur de pensée et d’un grand courage». Après le conclave de 2013, au début du pontificat, le nonce Tscherrig s’implique dans le rapprochement entre la présidente argentine Kirchner et le pape François nouvellement élu.
Preuve de son estime et de sa confiance, le pape François confie à l’archevêque le poste stratégique de nonce en Italie et à Saint-Marin en 2017. Une nomination remarquée puisqu’elle met fin à «l’exception italienne»: pour la première fois depuis 1929, un nonce représentant l’État du Vatican en Italie n’est pas natif de ce pays. À ce poste, le Haut-Valaisan a notamment la mission délicate de travailler à la réforme des diocèses italiens, pour réduire leur nombre élevé (227) en les fusionnant.
Le cardinal désigné est reconnu pour son sens pastoral. N’hésitant pas à plaider la cause des migrants dans une Italie à la population vieillissante, ou à regretter le manque de partenariat de l’Europe avec l’Afrique, il accorde régulièrement des entretiens à la presse – contrairement à d’autres confrères nonces plus silencieux.
Avec le cardinal Kurt Koch, préfet du dicastère pour la Promotion de l’unité des chrétiens, Emil Paul Tscherrig sera le deuxième cardinal électeur suisse en cas de conclave. (cath.ch/imedia/cd/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-futur-cardinal-emil-paul-tscherrig-premier-nonce-suisse-en-italie/