Pour chaque diocèse, les historiens de l’Université de Zurich ont fait un état des lieux de la tenue des archives ordinaires et des archives secrètes. Le bilan est mitigé entre très bon et médiocre. Mais tous ont manifesté une volonté explicite de collaboration. Extraits du rapport.
Dans les diocèses, on trouve deux catégories d’archives. Les archives ordinaires qui conservent les actes de gouvernement et auxquelles les divers collaborateurs de l’évêché ont accès et les archives secrètes, en principe sécurisées, auxquelles seul l’évêque a accès. Elles contiennent tous les dossiers considérés comme délicats, pas seulement les affaires de mœurs.
Les évêques n’ont pas rechigné à en ouvrir l’accès aux chercheurs. Mais les historiens ont rencontré des situations très diverses. Aux logiques de classement aléatoires s’ajoute une disposition très particulière du droit canon (art 489) qui veut que: «Chaque année, les documents de causes criminelles en matière de mœurs dont les coupables sont morts, ou qui ont été achevées par une sentence de condamnation datant de dix ans, seront détruits; un bref résumé du fait avec le texte de la sentence définitive en sera conservé.» Selon le zèle mis par l’évêque à appliquer cette mesure, il y a donc là pour les historiens et les victimes un obstacle majeur.
Lausanne Genève et Fribourg
- Les archives contemporaines et régulières ne sont ni inventoriées ni classées et ne portent aucune cote.
- Les archives secrètes de l’évêché sont en cours d’intégration dans les archives ordinaires sur ordre de l’évêque.
- Les archives sont conservées dans des salles des caves et des bureaux.
- La recherche est entièrement dépendante des connaissances de l’archiviste.
Sion
- Le contenu des archives n’est pas inventorié et les document ne sont pas classés.
- Les dossiers existants ne couvrent que la période suivant 1995.
- Les documents des archives secrètes ont manifestement été régulièrement détruits comme le prescrit le droit canonique.
- Un document a été complété pour chaque destruction avec la date de la suppression, la date du document détruit et les raisons de l’enquête.
Coire
- Le diocèse dispose d’archives avec des locaux d’archives et des instruments de recherche modernes. Les documents sont soigneusement inventoriés.
- Les trois vicariats généraux du diocèse gèrent également leurs propres archives.
- Les archives secrètes contiennent un nombre relativement élevé de dossiers sur des situations d’abus sexuels.
St-Gall
- Les archives du diocèse de St Gall sont gérées de façon professionnelle. Il existe des répertoires et des plans d’archives.
- L’archiviste a établi un registre de ‘prêtres problématiques’.
- Les archives secrètes ne contiennent que peu de dossiers relatifs aux procédures de mœurs. Elles ont été gérées de manière très inconséquente et non systématique.
Bâle
- Les archives du diocèse de Bâle sont actuellement en situation de transition. Elles ont été rénovées et disposent de locaux très modernes. Elles sont gérées de façon cohérente et professionnelle.
- Le diocèse a transféré ses archives secrètes dans les archives régulières au début des années 2000.
Lugano
- La situation des archives dans le diocèse de Lugano est plus compliquée que dans les autres diocèses.
- Les archives historiques ont été administrées par du personnel sans formation en archivage. A ce jour il n’existe pas d’inventaires de dossiers et les boîtes d’archives ne sont classées que sommairement par thème.
- Les archives secrètes contiennent des dossiers comportant les ›cas confidentiels’ de prêtres et de religieux, au sein et hors du diocèse.
- Les documents conservés sont souvent fragmentés. Les lacunes enregistrées sont liées à la destruction de documents au milieu et à la fin des années 1990. (cath.ch/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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