Durant cette rencontre, le pape a prononcé sa 18e catéchèse sur le thème de l’évangélisation, en méditant sur l’événement de Guadalupe, au Mexique, où selon la tradition la Vierge Marie apparut sur la colline de Tepeyac à Juan Diego, un Indien de 55 ans, en décembre 1531.
Aux Amériques à cette époque, a regretté le pape François, l’Évangile «avait malheureusement été aussi accompagné d’intérêts mondains». «Au lieu du chemin de l’inculturation, on a trop souvent emprunté le raccourci de la transplantation et de l’imposition de modèles préconstitués – européens par exemple –, sans respect pour les peuples autochtones», a-t-il déploré.
En revanche, la Vierge de Guadalupe, a souligné le pontife qui s’est rendu au sanctuaire mexicain en 2016, «apparaît vêtue des habits des autochtones, parle leur langue, accueille et aime la culture locale». Un signe, a-t-il indiqué, illustrant que «l’Évangile est transmis dans la langue maternelle» et que «les mères et les grands-mères sont les premières annonciatrices».
Au fil de sa catéchèse, le pape a mis en garde contre «le risque d’une certaine capitulation dans l’annonce: une chose ne va pas et on fait marche arrière, en se décourageant et en se réfugiant peut-être dans ses propres certitudes, dans les petits groupes et dans quelques dévotions intimistes». Le pontife a alors exhorté à se lancer «dans les défis du monde».
«Un chrétien fait le bien mais supporte le mal», a-t-il insisté, sortant de ses feuilles pour évoquer les pays «où les chrétiens sont persécutés parce qu’ils sont chrétiens».
Dans la «désolation», la «tristesse», «quand il y a des difficultés dans la vie» mais aussi quand la vie est «heureuse», le pape François a encouragé à se tourner vers la Vierge Marie, notamment en se rendant dans les sanctuaires mariaux, où «chacun se sent chez soi» et éprouve «la nostalgie du Ciel».
Sortant de ses notes, le pape s’est alors tourné vers la foule, qu’il a implorée: «Prions pour nos frères et sœurs ukrainiens, ils souffrent tant. […] Prions, s’il vous plaît, n’oublions pas l’Ukraine martyrisée». Le pape a aussi commémoré «une date significative» pour le pays, qui s’apprête a célébrer le 24 août la fête de son indépendance (1991).
En saluant les pèlerins de langue polonaise présents à l’audience, le pape a aussi rendu hommage à «l’amour envers le prochain» dont témoignent les voisins Polonais envers «la population ukrainienne qui souffre de la guerre». (cath.ch/imedia/ak/bh)
Bernard Hallet
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