En 1999, le Synode de l’Église syro-malabare a décidé d’uniformiser sa liturgie, demandant aux prêtres de faire face à l’autel et non à l’assemblée pendant la liturgie eucharistique. De nombreux membres du clergé et des laïcs ont contesté cette réforme – en particulier dans l’archidiocèse central d’Ernakulam-Angamaly – demandant une célébration intégralement face au peuple, dans l’esprit du concile Vatican II. Le pape a soutenu la réforme dans une lettre en 2021.
La contestation a dégénéré en nombreux épisodes de violences, l’archevêque majeur, le cardinal George Alencherry, étant même directement mis en cause dans sa gouvernance par des prêtres de son diocèse. Jusqu’ici, les interventions informelles du Saint-Siège, qui soutient la décision du Synode syro-malabar, ne sont pas parvenues à mettre fin aux divisions – des portraits de l’ancien préfet du dicastère pour les Églises orientales, Leonardo Sandri, ont même été brûlés en place publique.
Le pontife a confié cette tâche à S.B. Vasil’, ancien secrétaire du dicastère pour les Églises orientales et membre de l’Église grecque-catholique slovaque – une des petites Églises orientales européennes -, lors d’une audience accordée au préfet Mgr Claudio Gugerotti le 23 juin dernier. La mission du jésuite slovaque a commencé le 4 août dernier.
L’envoi du délégué avait été annoncé par l’archidiocèse indien au début du mois d’août mais n’avait jamais été officialisé par Rome. La décision du Saint-Siège de confirmer l’envoi du délégué pontifical, six jours après le début de sa mission, est un signe que ce dernier rencontre quelques difficultés. Ces difficultés semblent liées à la nature de la mission de l’envoyé du pape: le communiqué insiste en effet sur le fait qu’il est venu pour mettre en œuvre la réforme liturgique, et non pour négocier entre les deux parties qui s’affrontent au sein de l’Église syro-malabare. (cath.ch/imedia/cd/rz)
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