Au troisième jour de son voyage au Portugal, le pontife de 86 ans a rejoint dans l’après-midi le grand parc du nord de la ville, où il avait déjà été accueilli la veille avec force démonstration par des jeunes de plus de 200 pays. Il a réalisé à nouveau un tour en papamobile – de près d’une heure – dans la foule déchaînée poussant des hurlements de joie sur son passage, et courant pour suivre la voiture blanche. S’arrêtant maintes fois, le pape a béni de nombreux enfants portés à sa hauteur à bout de bras, le long des barrières.
Puis il a rejoint le podium, où a commencé la prière du Chemin de croix avec sa méditation entièrement improvisée en espagnol. Délaissant les feuilles de son discours, le pape a engagé les jeunes à regarder le crucifix, exprimant la « beauté de l’amour ». « La croix est le plus grand signe du plus grand amour, l’amour avec lequel Jésus veut embrasser notre vie, […] ta vie, la tienne, et la tienne », a-t-il martelé en pointant du doigt le jeune public qui l’écoutait attentivement.
Marchant au milieu des hommes, Jésus apporte «une consolation», a encore affirmé l’évêque de Rome. Il a alors invité les jeunes venus des quatre coins du monde à se demander s’il y a «des choses dans la vie qui (les) font pleurer» et il leur a proposé de les confier au Christ en silence.
«Aimer est un risque», a poursuivi le pape François, mais «c’est un risque qui en vaut la chandelle». Face aux anxiétés, aux misères , aux souffrances, a-t-il conclu, «Jésus marche avec la croix et meurt sur la croix pour que notre âme puisse sourire».
Après ses paroles, le Chemin de croix s’est déroulé sur le podium géant fait d’imbrications d’échafaudages, autour desquels s’est organisée une scénographie entre scènes jouées par des comédiens, escalades de chorégraphes, et divers effets spéciaux, pour symboliser chacune des 14 stations de cette antique prière qui commémore les étapes de Jésus vers sa mort.
Au fil des méditations du Chemin de croix, des voix de jeunes ont fait résonner leurs questionnements actuels, entre inquiétudes pour le changement climatique, la dépendance à la drogue, à la pornographie, à l’alcool, et la conscience du narcissisme cultivé par l’injonction «des selfies et encore des selfies».
Les jeunes ont aussi confié avoir «peur de regarder devant eux», et se sentir «perdus dans un monde saturé de mots pressés, d’informations, de nouvelles, de publicités, d’intérêts, où nous ne savons plus ce qui est vrai et ce qui est faux». En priant in fine pour «créer un monde plus humain». (cath.ch/imedia/ak/be)
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