Pour voyager en toute sécurité, il est conseillé de prier saint Christophe. Ce martyr du troisième siècle, qui a porté le Christ sur son dos à travers une rivière (sans trébucher) protège traditionnellement tous ceux qui utilisent des moyens de transport, mais plus particulièrement les automobilistes et les touristes. L’arme du Train, dans l’armée française, l’a adopté comme saint patron pour accomplir sous sa protection les missions logistiques les plus éprouvantes.
Pour éviter les chicaneries à la douane, vous pouvez prier (à la condition bien sûr d’être en règle) saint Matthieu. Eu égard à son statut de patron des agents de douanes, il peut certainement influencer l’humeur de fonctionnaires parfois tatillons. Avant que Jésus ne l’invite à le suivre, on pense que l’apôtre Matthieu était responsable du péage d’Hérode, à Capharnaüm. La tradition chrétienne l’a identifié comme l’auteur de l’Évangile éponyme. En France, dans certaines institutions de douanes, les remises de médailles se déroulent le 21 septembre, jour de sa fête.
Les plaisanciers souhaitant que leur séjour sur les eaux se passent sans encombre peuvent demander l’aide de l’archange Raphaël. Plus connu pour ses actions de guérison et par la station balnéaire du même nom, saint Raphaël est également le patron des navigateurs. Dans la Bible, il accompagne le jeune Tobie et représente la figure bienveillante de la Providence de Dieu pour ceux qui sont en chemin.
Si vous avez peur en avion, cela vous rassurera peut-être de solliciter saint Joseph de Cupertino (1603—1663). Ce franciscain né dans le sud de l’Italie était connu pour ses dons mystiques, notamment son pouvoir de lévitation. Cette faculté l’a naturellement amené à devenir saint patron des aviateurs, et des cosmonautes (pour les personnes tentées par le tourisme spatial). Il peut aussi être interpellé avant les vacances, étant accessoirement considéré comme le patron des étudiants, et en particulier des candidats aux examens.
Ceux qui aiment allier camping et automobile peuvent trouver protection auprès de saint Gilles. Cet ermite d’origine grecque vécut au XIIIe siècle dans les forêts près de Nîmes, où il fonda une abbaye qui prit son nom: Saint Gilles du Gard. Son patronage des camping-caristes est lié au fait que le monastère constituait une populaire halte de pèlerins sur la route de Compostelle. Depuis 2017, a lieu chaque année un «Pardon des camping-caristes» célébré par le curé de la paroisse bretonne de Malestroit, dont le saint patron est Gilles du Gard.
Pour les adeptes des vacances motorisées sur deux roues, l’intercession de saint Colomban (Colomban de Luxeuil) est préconisée. Ce moine irlandais traversa une bonne partie de l’Europe au VIIe siècle pour évangéliser les populations. Il est officiellement devenu patron des motocyclistes en 2011. Il doit cette consécration à sa décision d’ériger une chapelle dédiée à la Vierge Marie au col du Mont Penice, dans les Apennins italiens. L’édifice abrite une relique du religieux irlandais. Pour les sportifs de l’Italie du nord, la route menant à ce col était le site d’entraînement favori des cyclistes, motocyclistes et automobilistes au cours de la première moitié du XXe siècle. Traditionnellement, chaque coureur vainqueur venait remercier et prier saint Colomban dans l’église située au sommet du col.
Vacances riment souvent avec bombance. Pour bien profiter des restaurants et y éviter d’éventuelles indigestions ou autres désagréments, vous pouvez faire appel à saint Laurent de Rome. En tant que patron des rôtisseurs et des restaurateurs, il sait certainement inspirer les maestros des casseroles. Son patronage est bien sûr en rapport avec le gril, sur lequel il fut supplicié à Rome en 258. A cette occasion, il eut le courage extraordinaire de se moquer de son bourreau en utilisant justement une boutade culinaire: «C’est bien grillé de ce côté, tu peux retourner.»
Si on ne connaît pas encore de saint patron pour le paddle ou le kayak, les adeptes de la planche à voile peuvent invoquer saint Raymond de Penafort. Ce dominicain catalan des XIIe et XIIIe siècles était retenu dans l’île de Majorque. La légende raconte qu’il fabriqua une voile avec son manteau et un bâton et qu’il traversa ainsi la mer jusqu’à Barcelone.
Saint Bernard de Menthon veille traditionnellement sur la sécurité des alpinistes et des randonneurs. Ce patronage est évidemment en lien avec la fondation des hospices des Grand et Petit Saint-Bernard, dans les Alpes savoyardes et valaisannes, au Xie siècle. Les chiens qui portent le nom du saint homme et le fameux tonneau de spiritueux à leur cou sont toujours bien actifs dans le sauvetage des malheureux perdus en montagne.
Les pèlerins, nombreux en été, sont naturellement sous la protection de saint Jacques le majeur. Le lieu où a été découvert le corps de l’un des premiers apôtres de Jésus et évangélisateur de l’Espagne, Compostelle, est devenu le plus fameux pèlerinage de la chrétienté, après Jérusalem. Les marcheurs qui se rendent en Galice revendiquent le patronage de saint Jacques en arborant son symbole, la coquille. Le squelette externe de mollusque était en fait porté depuis l’antiquité pour se protéger du mauvais sort.
Le cyclisme est une activité très prisée des vacanciers, mais qui n’est pas sans risque. Les amoureux du deux-roues silencieux pourront trouver (sans oublier casque et jambières) une sécurité auprès de la Madone de Ghisallo. Le pape Pie XII l’a en effet proclamée en 1948 «patronne universelle des cyclistes». Le lieu de son culte est une petite chapelle située près du lac de Côme. Le sanctuaire est devenu un centre de pèlerinage des cyclistes professionnels, notamment ceux du «Giro», le Tour d’Italie. Un musée du cyclisme a même été ouvert à proximité. Plusieurs grands noms du cyclisme, tels que Gino Bartali, Eddy Merckx ou encore Francesco Moser y ont déposé une bicyclette en ex-voto. (cath.ch/rz)
(cet article a initialement été publié en juillet 2019)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/quels-saints-prier-pour-les-vacances/