Bernard Litzler pour cath.ch
Rencontrer Olivier Fleury dans ses locaux de Saint-Prex, près de Morges, c’est toucher à un rêve qui prend forme. Le dynamique pasteur, serein et souriant, est occupé: «Aujourd’hui, j’étais en mail avec les Etats-Unis, en zoom avec Singapour, en WhatsApp visuel avec le Maroc». Des contacts tous azimuts pour une cause: les 2000 ans de la Résurrection, le 17 avril 2033.
L’horizon est fixé. Il remonte à loin: «Des milliers de personnes sont rassemblées et adorent Dieu. Ce sont des rassemblements, certains petits et même clandestins, d’autres immenses, dans des stades, voire des plaines; des milliers de villes, des millions de témoins de la Résurrection. Et le matin qui embrase tout, c’est le matin de Pâques, d’est en ouest, du nord au sud, dans le monde entier». Cette vision «comme en surimpression dans un film», le pasteur l’a eue à Sydney en Australie, où il suivait une formation théologique avec son épouse… C’était en 2007.
Depuis, cette illumination guide son action. «Le dimanche de Pâques 2033, des millions de chrétiens se rassembleront dans des milliers d’endroits, dans tous les pays du monde, pour célébrer les 2000 ans de la résurrection de Jésus-Christ».
Comment cela se passera-t-il? «Par une appropriation locale. Que chaque village, chaque ville, chaque paroisse, chaque nation se demande ce qu’elle veut faire à cette occasion». Car, ajoute le pasteur évangélique, «c’est tellement fabuleux que notre génération célèbre cet événement!»
JC2033 veut avant tout inciter et non planifier: «Si on arrive avec des projets, on dira: c’est compliqué, c’est trop cher, on l’a déjà fait, etc. Par contre, si on demande aux personnes: ‘Quel est ton rêve?’, elles se mettent en marche. Par exemple, faire une chaîne humaine dans la rade de Genève, ça ne coûte rien. Il faut juste mobiliser et, visuellement, c’est incroyable. Quand les pays baltes sont sortis du communisme, ils ont fait une chaîne humaine entre leurs trois nations.»
Le regard d’Olivier Fleury, ancien animateur romand de Jeunesse en Mission, se fait planétaire: «Nous avons, nous, le potentiel de mobiliser 2,4 milliards de personnes! 13 langues sont déjà concernées sur notre site JC2033, dit-il. Et nous avons actuellement 137 ambassadeurs dans 34 pays.»
En février dernier se sont réunis à Rome 110 dirigeants chrétiens pour l’initiative Global 2033. Une convergence de JC2033 avec le Renouveau charismatique catholique et la mission Caritas in Veritate, conduite par le catholique Henry Capello. Autre étape: à la Pentecôte, a été lancée à Jérusalem une décennie d’évangélisation en lien avec un mouvement pentecôtiste américano-coréen et les Allemands de Go Movement.
Année après année, Olivier Fleury et son équipe posent des jalons: le monde arabe et le Moyen-Orient en 2021, le monde hispanophone et l’Amérique du nord en 2023, l’Asie en 2024. «A chaque fois, il y a des représentants des Eglises orthodoxe, anglicane, protestante, etc. Pour certains, c’est la première rencontre avec des représentants d’autres confessions chrétiennes. C’est impressionnant!»
Le cardinal suisse Kurt Koch, chargé du dicastère de l’Unité des chrétiens, a reçu Olivier Fleury au Vatican, en 2014. Idem pour le pape François. La marche vers les 2000 ans de la Résurrection devient une affaire œcuménique.
Sans gommer les différences entre les confessions: «Quand on touche à la théologie, on est dans des impasses. Et dès qu’on touche à la Résurrection, on apporte la vie». «L’Esprit saint, s’enthousiasme le promoteur de JC2033, est en train de faire quelque chose sur le plan mondial. Et il ne faudrait pas que l’on détruise cela avec des quiproquos théologiques ou missiologiques». Reste la différence entre les Eglises d’Occident et celles d’Orient: le jour de Pâques 2033 est célébré avec une semaine d’écart. «On peut faire la fête durant une semaine. Et entre le 17 avril et le 24 avril 2033, il y aura la Pâque juive.»
Actuellement JC2033 occupe neuf personnes en Suisse, cinq salariés et quatre bénévoles. Son rôle? Mettre de l’huile dans les rouages. Les sept années à venir, entre 2023 et 2030, sont destinées à forger l’unité chrétienne. «Mettons en commun ce que nous avons. Et travaillons à nos différences, afin qu’on puisse s’apprécier les uns les autres, au lieu d’être en concurrence». Les trois années suivantes sont destinées à marcher vers les 2000 ans de la Résurrection: pour «être certains que tous voient, entendent, réalisent que le Christ a marché sur notre terre, il y a 2000 ans».
«J’ai voyagé dans 61 pays. Et partout j’ai demandé quel serait le cadeau qui ferait le plus plaisir à Jésus. Tous m’ont répondu: que soit diffusé le message du salut». La vision de 2007 se met en œuvre. (cath.ch/bl/bh)
Le soutien des évêques
Anita Francioli, membre de la communauté des Focolari à Baar (ZG), a été désignée par les évêques suisses pour œuvrer avec JC2033: «Je trouve essentiel que tous les chrétiens fêtent ensemble la Résurrection, en 2033, confie-t-elle, et que nous donnions ainsi un signe à la société.»
Elle approuve l’idée de partir des initiatives locales: «On se sent plus libres, à la base, de s’approcher de cet événement. Les dix ans à venir sont importants pour sensibiliser et prendre le temps d’organiser des choses». Comme soutiens aux événements qui peuvent naître, Anita Francioli cite le Forum chrétien romand et le Groupe de travail des Eglises chrétiennes de Suisse (CTEC): «Je vois des convergences avec JC2033 dans la volonté de travailler ensemble», dit-elle. BL
Rédaction
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/olivier-fleury-et-jc2033-animateurs-des-2000-ans-de-la-resurrection/