Gino Driussi, catt.ch/traduction et adaptation: Raphaël Zbinden
L’assemblée de la CTEC se déroulera au Centre araméen de Pregassona, à Lugano, à l’invitation de la communauté syrienne orthodoxe, dont le curé, le Père Abraham Unal, est membre du bureau présidentiel de la Communauté de travail. Une célébration œcuménique ouverte à tous est prévue le vendredi 23 juin à 17h dans l’église voisine de St Maximilien. Elle sera suivie d’une soirée au cours de laquelle la Communauté de travail des Eglises chrétiennes du Tessin présentera la situation œcuménique locale et ses activités.
Interview de l’abbé Pierre-Yves Maillard, nommé président de la CTEC pour la période 2023-2024.
Quelles sont vos premières impressions en tant que président de la CTEC et quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés?
Pierre-Yves Maillard: Mes premières impressions sont tout à fait positives. Je suis toujours heureux de constater l’esprit constructif qui règne dans les différentes structures de la CTEC. Mon souhait est d’élargir les liens œcuméniques au-delà de notre communauté de travail. A cet égard, il y a un projet qui est déjà bien avancé, celui d’un Forum chrétien suisse, comme il en existe au niveau international ou – pour nous – en Suisse romande. Il s’agit de rencontres de quelques jours entre les différentes réalités chrétiennes qui permettent de passer du temps ensemble, de mieux se connaître, même de manière plus informelle, de prier et d’échanger. La première rencontre de ce forum est déjà fixée à l’automne 2024 en Suisse alémanique.
Comment évaluez-vous la santé de l’œcuménisme en Suisse?
Comme je l’ai dit, il y a une très bonne coopération au sein de la CTEC. Si, par contre, nous regardons à l’extérieur de nos murs, la situation est à mon avis moins positive. Par exemple, dans mon Eglise, l’Eglise catholique romaine, il y a certainement eu beaucoup de documents, de déclarations et d’actions des différents pontifes depuis le Concile Vatican II, un événement qui a sans nul doute marqué un tournant. Cependant, je constate que l’œcuménisme peine à entrer concrètement dans notre travail pastoral quotidien, dans nos paroisses. C’est peut-être le signe d’une certaine lassitude. De plus, nous recevons des signaux un peu mitigés de la part des Eglises orthodoxes et de la galaxie des Eglises évangéliques libres.
La CTEC n’a pas manqué d’exprimer sa préoccupation face à la guerre en Ukraine, ce qui a provoqué une fracture au sein des Églises orthodoxes et un désarroi en raison du soutien apporté par le patriarche de Moscou, Cyrille, à l’action du président Poutine…
Oui, et à cet égard je voudrais mentionner que le 24 février, exactement un an après le début de la guerre, la CTEC a organisé une prière pour la paix dans la cathédrale de Berne et a encouragé les organismes œcuméniques régionaux à faire de même. Bien sûr, la situation continue de nous préoccuper fortement.
En 2025, on fêtera le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique, le Concile de Nicée, et Pâques sera célébré à la même date par tous les chrétiens (20 avril). Nous savons qu’au niveau œcuménique mondial, la machinerie organisationnelle est déjà en marche. Et que fera-t-on en Suisse?
La CTEC aimerait profiter de cette occasion pour relancer l’œcuménisme dans notre pays de manière importante, afin qu’il devienne une priorité et qu’il touche l’ensemble du peuple de Dieu, et pas seulement les cercles habituels. Nous avons plusieurs initiatives à l’étude, que nous présenterons en temps voulu. (cath.ch/gd/catt/rz)
La Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse (CTEC Suisse) a été fondée le 21 juin 1971 à Bâle par six Eglises: l’Eglise évangélique réformée, l’Eglise catholique romaine, l’Eglise catholique chrétienne, l’Eglise méthodiste, l’Armée du Salut et la Fédération des communautés baptistes de Suisse alémanique. Depuis, sept autres membres ont rejoint cet organisme: les Eglises évangélique luthérienne, serbe orthodoxe, syrienne orthodoxe, grecque orthodoxe (patriarcat de Constantinople), roumaine orthodoxe, anglicane et néo-apostolique. L’Association des Eglises libres de Suisse alémanique VFG-Freikirchen, l’Eglise adventiste du septième jour et l’Alliance évangélique – Réseau évangélique suisse se joignent à elles avec un statut d’observateur sans droit de vote. GD
Rédaction
Portail catholique suisse
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