Le pape «va bien», a assuré le professeur Alfieri, directeur du département de sciences médicales et de chirurgies abdominales et endocriniennes du Gemelli, devant une armée de caméras et une quarantaine de journalistes qui ont assiégé le hall de la polyclinique. Les perfusions post-opératoires ont été retirées, et après un régime hydrique, le pontife a recommencé à présent à s’alimenter avec un régime semi-hydrique, a précisé le chirurgien.
En outre, le pape ne présente pas de fièvre, et toutes ses fonctions cardio-respiratoires sont «normales». Le suivi de routine, examens de sang et radiographie du thorax, «sont absolument normaux et tous les paramètres sont réguliers», et le pontife reçoit une thérapie anti-douleur normale.
En revanche, pour permettre une meilleure cicatrisation, l’équipe médicale qui l’entoure a déconseillé au pape François de réciter la prière de l’Angélus en public, comme il le fait habituellement chaque dimanche midi. Le pape priera donc en privé dans sa chambre, au dixième étage de l’hôpital, hors du champ des caméras, pour la première fois depuis son élection.
«Avec toute l’équipe médicale et l’assistant de santé personnel du pontife, Massimiliano Strappetti, […] nous lui avons demandé ce sacrifice», a expliqué Sergio Alfieri, afin d’éviter les mouvements qui pourraient «mettre en tension la paroi abdominale». Et de glisser: «Personne n’interdit rien au pape, nous lui avons fait une suggestion médicale et c’est lui qui a décidé».
«S’il observe une convalescence prudente, il pourra reprendre ses activités mieux qu’auparavant », a affirmé le chirurgien, qui avait déjà réalisé la précédente opération au côlon subie par le pape en juillet 2021. À l’époque, le pape avait récité l’Angélus le 11 juillet, depuis le balcon du Gemelli. Mais il s’était alors passé sept jours après l’opération, a rappelé Sergio Alfieri, et non pas seulement quatre jours comme cette fois-ci. De même, le cas était différent, a-t-il ajouté, admettant que l’intervention actuelle était «plus complexe» que la dernière fois.
Répondant aux questions de la presse, Sergio Alfieri a tenu à affirmer que le pape François n’avait «aucun problème cardiaque actuellement». «Le pape n’a jamais eu d’ischémie cardiaque ou d’infarctus du myocarde», a-t-il insisté en balayant les rumeurs, avant d’assurer: «Le cœur va bien».
Le médecin a d’ailleurs souligné la relative bonne santé du pape, pour un homme de 86 ans. Exempt de «pathologies respiratoires importantes», le pape n’est pas soumis à des thérapies particulières hormis celle pour son genou souffrant.
Sergio Alfieri a expliqué par ailleurs que si une intervention de ce genre requérait d’ordinaire quatre ou cinq jours d’hospitalisation, l’équipe médicale avait cependant demandé au pape François de réaliser une partie de sa convalescence à l’hôpital. «Nous espérons le convaincre de rester au moins toute la semaine prochaine», a-t-il confié, reconnaissant toutefois qu’il n’excluait pas que le pape puisse décider de rentrer plus tôt au Vatican.
Au cours de la conférence de presse, le chirurgien a précisé que les processus de cicatrisation se concluaient d’ordinaire en trois mois. Mais il n’a avancé aucune contre-indication médicale au voyage du pape au Portugal, prévu du 2 au 6 août à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne.
Le pape François «a 86 ans sur sa carte d’identité», mais «la tête d’un soixantenaire», a encore plaisanté Sergio Alfieri, qui a souligné que le pontife avait justement fait le calcul en fonction de ses voyages, pour pouvoir respecter ses prochains engagements, «aussi bien au sein du Saint-Siège qu’au-dehors».
Pour l’heure, les audiences pontificales ont été annulés jusqu’au 18 juin, y compris l’audience générale du 14 juin. Ce 10 juin, le cardinal Mauro Gambetti lira le message du pape adressé au Meeting mondial sur la fraternité organisé sur la place Saint-Pierre dans l’après-midi.
Par ailleurs, de nombreuses personnalités religieuses et politiques, dont le président de la République française Emmanuel Macron, le président taïwanais Tsai Ing-wen, ou encore la présidente grecque Katerina Sakellaropoulou, ont exprimé au chef de l’Église catholique leurs vœux de bon rétablissement. (cath.ch/imedia/ak/bh)
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