«Il s’agit d’une décision de Mgr Dominique Rey», indique Cyrille Jacquot, l’actuel modérateur de la fraternité, à cath.ch. L’évêque de Fréjus-Toulon l’a appelé il y a quelques jours pour lui signifier le report sine die de la célébration. La fraternité dépend de l’évêque de Fréjus-Toulon.
Mgr Yves Le Saux, évêque d’Annecy, devait présider la messe au cours de laquelle Thomas d’Autriche, Sarah Duc et Florence Monthuis auraient prononcé leurs vœux définitifs au sein de la fraternité Eucharistein. «Mgr Rey m’a expliqué que le contexte ecclésial est tendu vis-à-vis des communautés nouvelles.» Cyrille Jacquot parle de quelques mois de délai, sans préciser de date.
«Il ne s’agit pas d’une annulation ni d’une sanction, insiste le modérateur, tous les trois étaient prêts. Marie Carmen Avila – laïque consacrée de Regnum Christi – et le dominicain Benoît-Dominique de la Soujeole, qui suivent la fraternité, avaient donné un avis positif.»
La déception est grande dans la communauté, d’autant que la réforme annoncée par Cyrille Jacquot à cath.ch en juin 2022 s’est concrétisée, notamment dans le domaine de la formation. Plusieurs intervenants -religieux, psychologues, théologiens, coaches et laïcs- sont venus, tout au long de l’année, donner des enseignements une semaine par mois aux trois communautés.
Il s’agit d’un nouveau coup dur pour la fraternité, qui a également entamé une refonte complète de son mode de gouvernance, suite au départ de son ancien modérateur dans un contexte de crise.
Le rapport qui avait suivi la visite canonique de 2021 avait pointé «des phénomènes d’emprise et de manipulation dans l’organisation du temps des personnes jusqu’au moindre détail de leur activité et de leur vie». Le manque de suivi de Mgr Rey était clairement mentionné dans le rapport, mais aussi le «beau charisme de la communauté».
L’évêque de Fréjus-Toulon, qui a fait l’objet d’une visite canonique en février et en mars 2023, est actuellement dans une position délicate. Il lui est reproché d’avoir accueilli au séminaire de La Castille certains séminaristes au profil fragile, refusés par d’autres diocèses.
Les nombreux dossiers de prêtres du diocèse en situation canonique irrégulière, notamment pour des affaires d’abus, ont provoqué de vives interrogations à Rome sur la ‘logique du chiffre’ assumée par Mgr Rey depuis le début de son épiscopat en l’an 2000. (cath.ch/bh)
Bernard Hallet
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