Dans un mémorandum au Président de la Transition, le Général Mahamat Deby Itno, la CET a relevé les «nombreux cas de tueries et de tortures» au Tibesti, au nord, dans la zone d’orpaillage. Au sud du Tchad, également, attaques, enlèvements de personnes contre paiement de rançons, incendies de maisons et de moyens de subsistance sont le lot quotidien des populations. Les dernières exactions dans cette région ont eu lieu le 25 mai 2023. Elles ont été menées contre des agriculteurs du village de Bara II, dans la région du Mandoul, par des hommes armés. Il pourrait s’agir d’éleveurs venant de la République centrafricaine (RCA) voisine. Les attaques ont fait 12 morts, dont un des assaillants, selon un dernier bilan publié le 28 mai.
Face à cette situation, la Plateforme interconfessionnelle du Tchad (PICT) a été reçue le 26 mai par le président Mahamat Deby Itno. La PICT regroupe l’Eglise catholique, le Grand conseil des affaires islamiques et les Eglises évangéliques et Missions du Tchad. La rencontre visait «à élucider la situation sécuritaire» au sud. Le chef de l’Etat a assuré aux religieux que «la situation est désormais sous contrôle, et toutes les dispositions sécuritaires sont prises pour parer à toutes les éventualités». Il a affirmé que plus d’une cinquantaine de membres des bandes d’assaillants ont été appréhendés. Il a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un conflit intercommunautaire, mais bien des actes de «bandes criminelles armées» dont la justice tchadienne saura connaitre les mobiles.
De leurs côtés, les leaders religieux ont exprimé leur «préoccupation, face à cette escalade des violences qui dépassent le cadre des traditionnels conflits agriculteurs-éleveurs». (cath.ch/ibc/com/rz)
Ibrahima Cisse
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