«Les enfants, les plus grandes victimes de cette guerre»

En 15 mois de guerre, Aide à l’Eglise en Détresse (ACN) a déjà apporté une aide de 10 millions de francs, soutenant l’an dernier 292 projets pour la subsistance des prêtres, des religieux et des religieuses et l’aide qu’ils apportent à la population déplacée, relève Magda Kaczmarek, directrice de projets pour l’Ukraine au sein d’ACN.

Jacques Berset pour ACN

Au retour d’une visite en Ukraine effectuée la semaine avant Pâques, elle décrit la difficile situation de la population, dans un pays où des régions entières sont dévastées par la guerre et où les prix des denrées ont triplé. «Nous avons apporté de l’aide humanitaire, acheté des générateurs pour pallier la destruction des installations électriques. Nous finançons des ateliers pour former des prêtres et des religieuses pour soigner les blessures psychiques de la population traumatisée par la guerre, des camps d’été organisés par des religieuses pour des enfants déplacés à l’intérieur du pays».

Voir son nouveau-né seulement sur WhatsApp…

Pour la Polonaise, ce sont les enfants qui sont les plus grandes victimes de cette guerre. Beaucoup ne voient plus leur père, envoyé au front, les hommes – de 18 à 60 ans – ayant l’interdiction de quitter le pays sans permission spéciale. «Ils souffrent de cette séparation. Et il y a aussi ces soldats qui ont dû quitter leur femme enceinte, et qui voient leur nouveau-né seulement sur WhatsApp… Il est aussi important de soutenir les aumôniers militaires qui sont sur le front avec les combattants, qui réconfortent les familles des soldats décédés».

La responsable d’ACN évoque aussi les nombreux soldats de retour du front blessés psychiquement, les aumôniers militaires en burn out après avoir vu tant d’atrocités, le suicide de soldats, le cas de familles qui se séparent et se divorcent suite aux traumatismes, des épouses qui rejettent leur époux mutilé… ACN souligne que l’une des grandes priorités est de soutenir l’Eglise locale dans la formation psychologique de prêtres et de religieuses actifs dans la pastorale de soutien à la population. Selon Sviatoslav Chevtchouk, archevêque majeur de Kiev et de Galicie, et primat de l’Église gréco-catholique ukrainienne, 80% de la population a besoin d’un tel soutien psychologique. (cath.ch/be)

Rédaction

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