De nouvelles recherches journalistiques révèlent que des membres du clergé catholique ont abusé d’au moins 1’100 enfants entre 1945 et 1989 dans la Pologne communiste. L’Eglise reconnaît sa naïveté face aux auteurs d’abus.
L’Eglise catholique polonaise a présenté une nouvelle fois ses excuses pour ses erreurs dans le traitement des abus. Cette démarche fait suite à un article paru le 18 mai 2023 dans le quotidien Rzeczpospolita, selon lequel au moins 1’100 mineurs auraient été abusés sexuellement par des membres du clergé ou des laïcs de l’Eglise catholique entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 1989.
Pour le primat Mgr Wojciech Polak: «Il est honteux que nous n’ayons pas pris conscience de l’injustice et de la souffrance des victimes pendant des décennies. Je voudrais encore une fois m’en excuser». L’Eglise polonaise a été «souvent naïve» face aux auteurs d’abus, a-t-il ajouté.
Les journalistes ont relevé dans les archives de l’Etat que les autorités communistes avaient accusé au moins 117 ecclésiastiques catholiques et deux laïcs d’avoir abusé d’enfants. 72 d’entre eux avaient été condamnés et 11 acquittés. Dans les 34 autres cas, les procédures juridiques n’ont pas abouti pour des raisons peu claires. Selon le journal, certains ecclésiastiques auraient évité la sanction en acceptant de coopérer avec les services secrets communistes.
Dans les cas étudiés, l’Eglise n’a le plus souvent pas puni les coupables de manière appropriée, Seul un prêtre aurait été renvoyé de l’état clérical et un religieux aurait été exclu de son ordre. Un séminariste aurait dû quitter le séminaire.
Selon Rzeczpospolita, certains prêtres auraient simplement été déplacés et auraient ensuite commis d’autres crimes dans d’autres paroisses. Le journal estime qu’environ 300 ecclésiastiques catholiques ont abusé d’enfants dans la République populaire.
Mgr Polak a salué le travail des journalistes. Le résultat confirme qu’une recherche plus approfondie dans les archives de l’Eglise est nécessaire. L’archevêque de Gniezno a déclaré qu’il souhaitait présenter un concept à la conférence épiscopale lors de sa prochaine assemblée plénière en juin. «J’espère que des recherches menées par des experts indépendants aideront l’Église en Pologne à se pencher honnêtement sur son passé, en tenant compte des aspects historiques et sociaux. (cath.ch/kna/mp)
Maurice Page
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