Le Père Simon Mpeke (1906-1975), surnommé Baba Simon, devient ainsi le premier vénérable du Cameroun. Né à Batombé dans une famille d’agriculteurs animistes, il fait ses études au sein d’une école tenue par des missionnaires pallotins allemands. Il leur demande le baptême, qu’il reçoit en 1918. En 1924, il décide de rejoindre le petit séminaire, et est ordonné prêtre en 1935.
Sa rencontre avec des missionnaires des Petits frères et petites sœurs de Jésus dans les années 1950 joue un rôle important dans sa vie de prêtre. Il décide de rejoindre leur institut séculier et devient un des fondateurs de l’Union sacerdotale Jésus Caritas au Cameroun en 1956. Choisissant alors de devenir missionnaire dans le nord du pays, il y prêche l’Évangile jusqu’à la fin de sa vie, se mettant au service d’une population majoritairement musulmane ou païenne. Il est à l’origine de nombreuses conversions.
Le pape a autorisé la publication de neuf décrets, dont un reconnaissant le martyre du père Giuseppe Beotti (1912-1944), un prêtre italien assassiné par les nazis à l’âge de 31 ans. Ce fils d’agriculteurs, devenu prêtre en 1938, s’est illustré pendant la guerre en apportant secours à tous ceux qui se présentaient à lui : partisans, juifs, soldats, blessés…
Face à l’avancée des alliés, les rafles allemandes se sont multipliées dans la région où il résidait, mais le Père Beotti a refusé de quitter sa paroisse de Sidolo dans les Apennins. Il a finalement été arrêté, les nazis lui reprochant d’avoir transgressé la loi antisémite, et a été fusillé. La reconnaissance de ce martyre ouvre automatiquement la voie à la béatification du père Giuseppe Beotti, qui devrait être célébrée par le cardinal Semeraro dans les prochains mois.
Le pape François a aussi signé des décrets reconnaissant les vertus de huit serviteurs de Dieu, dont deux prêtres, deux religieuses et quatre laïcs. Ils sont désormais tous considérés comme « vénérables » par l’Église catholique.
Un autre prêtre reconnu vénérable est le piariste espagnol Pedro de la Virgen del Carmen (1913-1983), né Pedro Diez Gil. Ce fils de cheminot rejoint le petit séminaire des piaristes à Toulouse en 1921, puis fait sa profession perpétuelle en 1935 avant d’être ordonné en 1937. Aumônier militaire pendant la guerre civile, il contracte un ulcère à l’estomac dont il ne se remet pas. De retour du front, il s’engage pour l’éducation de ses élèves pendant de nombreuses années.
Le Romain Arnaldo Canepa (1882-1966) est reconnu vénérable. Après une éducation catholique, Arnaldo s’éloigne de la foi et connaît une fulgurante carrière dans le domaine des finances. En 1921, il connaît une conversion brutale après s’être confessé, décidant soudainement de rejoindre le Tiers ordre franciscain. Restant célibataire, il s’engage comme catéchiste au sein de la paroisse Sainte-Marie des Anges et œuvre pour la création de patronages pour les enfants pauvres de Rome jusqu’à sa mort.
Les vertus héroïques du Brésilien Guido Vidal França Schäffer (1974-2009) ont aussi été reconnues. Ce médecin, très croyant, s’engage pour les malades du sida et les malades des favelas de Rio de Janeiro. Après une visite de Jean-Paul II dans sa ville en 1997,il décide de quitter son travail et sa fiancée en 2000 pour entrer au séminaire, ce qu’il fait en 2008 après un long discernement. Il commence alors sa formation mais meurt tragiquement dans un accident de surf, sa grande passion, en 2009.
Une autre nouvelle vénérable est la Florentine Maria Cristina Ogier (1955-1974). Atteinte d’une tumeur au cerveau à 4 ans, elle est opérée et sauvée mais on lui diagnostique une vie courte. Jeune fille pieuse, elle se consacre à la vierge lors d’un pèlerinage à Lourdes. Elle s’engage pour soutenir un missionnaire en Amazonie, récoltant des fonds, et se dévoue aux plus pauvres. En 1973, à 17 ans, elle rejoint la faculté de médecine mais doit abandonner en raison de sa santé. Elle décide alors de prendre l’habit du Tiers ordre franciscain, et meurt à 19 ans.
Enfin, la Romaine Lorena D’Alessandro (1964-1981) est reconnue vénérable. Elle aussi diagnostiquée d’une grave maladie (tumeur au tibia) à un jeune âge, elle doit se faire amputer une jambe alors qu’elle n’a que 10 ans. Habitée d’une grande foi, elle poursuit sa scolarité et devient catéchiste dans sa paroisse pour les enfants préparant leur première communion. Mais une tumeur réapparaît dans ses poumons en 1981, et elle meurt en quelques mois à l’âge de 16 ans.
La religieuse lombarde Edda Roda (1940-1996), a vu ses vertus reconnues par le Dicastère pour les causes des saints. Cette infirmière rejoint les religieuses capucines de la Mère Rubatto, s’est montrée zélée à sa vocation missionnaire malgré un syndrome asthénique – fatigue chronique – qui l’oblige à être hospitalisée régulièrement. Au cours d’une de ses missions, elle est battue et violée par trois hommes, mais garde l’événement secret, le confiant à Dieu. En 1995, on lui diagnostique un cancer de l’utérus, dont elle meurt l’année suivante.
Dernière vénérable reconnue, la religieuse brésilienne Tereza Margarida do Coração de Maria (1915-2005). Issue d’une riche famille du Minas Gerais, la jeune Maria Luiza Rezende Marques découvre sa vocation en lisant Histoire d’une âme de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et les mémoires de sainte Élisabeth de la Trinité. Malgré l’opposition de son père, elle rejoint les Carmélites et s’installe dans le sanctuaire d’Aparecida. Elle fonde un nouveau monastère en 1962 à Três Pontas, dont elle devient la prieure en menant une vie exemplaire jusqu’à sa mort. (cath.ch/imedia/cd/mp)
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