Dans l’avion du retour de son voyage en Hongrie, le 30 avril dernier, le pape François avait annoncé aux journalistes que le Saint-Siège travaillait à une « mission » en faveur de la paix en Ukraine. Mais il avait aussi refusé de révéler la nature de l’opération. « Je le dirai quand ce sera public », avait-il néanmoins promis.
Dans un communiqué publié peu après l’annonce du Saint-Siège, la Conférence épiscopale italienne (CEI) a réagi en saluant le choix de confier cette « mission de paix » à son président, le cardinal Zuppi. Effectuée « en accord avec la secrétairerie d’État », elle doit permettre de « faire tomber les tensions et d’ouvrir des parcours de paix », explique le secrétaire général de la CEI, Mgr Giuseppe Baturi.
Le Vatican, pour sa part, n’a jamais parlé de « mission de paix » – un terme qui pourrait laisser entendre que l’envoyé négocierait une paix, une option rejetée par les deux parties – mais seulement de « mission ».
Dans le communiqué, la CEI annonce que le cardinal Zuppi ne s’exprimera pas publiquement sur ce sujet sans l’accord du Saint-Siège ou du pape en raison de « l’importance et la délicatesse de la charge » qui lui est confiée.
Si la nature de l’opération n’est toujours pas officialisée, le choix du cardinal Zuppi – et non celui de Mgr Claudio Gugerotti, annoncée par la presse italienne mais démentie par le dicastère pour les Églises orientales – est une indication. Le président de la conférence des évêques italiens est en effet un membre de la Communauté Sant’Egidio depuis ses débuts dans le quartiers du Trastevere à Rome.
Au sein de cette association catholique, engagée dans le dialogue œcuménique et le travail pour la paix, le cardinal Zuppi, alors simple prêtre, a mené une médiation importante en 1992 au Mozambique, alors déchiré par une guerre civile. Par la suite, il a servi de médiateur pour Sant’Egidio en Tanzanie, à Cuba, au Kosovo ou encore au Pays Basque en 2017, lorsque les membres de l’ETA ont décidé d’en faire leur ›témoin moral’ au moment de déposer les armes.
La communauté Sant’Egidio a pris une importance significative sous le pontificat de François, étant parfois décrite comme un instrument diplomatique parallèle à celui de la secrétairerie d’État. Selon Reuters, la mission confiée au cardinal italien de 67 ans a pour but de lui faire rencontrer séparément le président ukrainien Volodymyr Zelenski et le président russe Vladimir Poutine. (cath.ch/imedia/cd/mp)
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