L’épuration continue au Nicaragua. Après la dissolution de dizaines d’ONG, dont Caritas et la Croix-Rouge, et la liquidation de nombreuses institutions sociales et éducatives, c’est au tour de l’université catholique de Managua de subir la répression du régime Ortega.
Selon le décret ministériel la maison d’études, inscrite dans les registres publics depuis juillet 2012, aurait été en «non-conformité avec ses obligations depuis 2015, car elle n’a pas déclaré ses états financiers et son conseil d’administration», rapporte l’agence catholique aci prensa.
Le journal d’investigation local Confidencial relève que les représentants de plusieurs institutions nationales dissoutes ont dénoncé le fait que Ministère les a empêchés de se conformer à la soumission des documents requis.
Au cours du premier trimestre 2023, une trentaine d’organisations à but non lucratif ont «volontairement» mis fin à leurs activités. «Dans la plupart des cas, le gouvernement a déclaré que ces organisations étaient inactives ou qu’elles manquaient de fonds pour mener à bien leurs projets, indique le journal.
Le siège de l’UCICAM était situé dans les mêmes locaux que le Grand Séminaire de Managua. C’est là que les séminaristes de l’archidiocèse recevaient leur formation philosophique et théologique depuis 2011. Le premier recteur était Mgr Silvio Báez, évêque auxiliaire de Managua actuellement en exil aux États-Unis après avoir reçu plusieurs menaces de mort. Mgr Báez est l’un des membres les plus critiques du clergé nicaraguayen contre la dictature.
De décembre 2021 à mars 2023, quelque 19 universités du pays ont été supprimées de force. Parmi les institutions touchées figurent l’Université Jean Paul II et l’Université chrétienne autonome du Nicaragua (UCAN). (cath.ch/acip/mp)
Maurice Page
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