Originaire de Saint-Pétersbourg, Ivan Soltanovsky est âgé de 73 ans. Après des études d’histoire, il a intégré en 1977 le ministère des Affaires étrangères soviétique pendant la présidence de Leonid Brejnev. D’abord en poste au sein du bureau central à Moscou pendant les premières années, il reçoit sa première affectation comme consul général de l’URSS au Pakistan et en Inde.
En 1993, dans un contexte post-chute du Mur de Berlin, il rejoint le département pour les Affaires de sécurité et le désarmement du ministère des Affaires étrangères, dont il devient vice-directeur après un passage à Vienne comme conseiller de la représentation russe auprès de l’OFCE. Il est ensuite vice-représentant de la Russie auprès de l’OTAN de 2003 à 2009, puis vice-directeur et enfin directeur du département pour la coopération paneuropéenne.
En 2015, Ivan Soltanovsky est nommé représentant permanent de la Russie auprès du Conseil de l’Europe à Bruxelles. En 2022, le président Vladimir Poutine a mis fin à cette mission diplomatique et l’a ramené en Russie.
Le remplacement rapide d’Alexander Avdeïev montre l’importance qu’accorde la Russie au canal de discussion qu’elle maintient ouvert avec le Vatican. Le profil d’Ivan Soltanovsky, spécialiste des questions européennes et de sécurité, habitué au format multilatéral, est stratégique pour sa future mission au Vatican.
Cependant, il a aussi un pedigree plus technocrate que celui son prédécesseur, ancien ministre de la Culture de son pays et ancien ambassadeur en France, qui avait su nouer une relation de confiance et d’estime mutuelle avec le pontife. À plusieurs reprises ces derniers mois, le pape avait publiquement vanté la valeur d’Alexander Avdeïev, le décrivant comme «un humaniste, un homme qui lutte pour l’égalité».
Alexander Avdeïev avait aussi joué un rôle diplomatique important à Rome depuis le déclenchement de la guerre. Le 25 février 2022, quelques heures après le début du conflit, le pontife avait décidé de rompre le protocole et rendu visite au diplomate dans son ambassade de la via della Consolazione, afin de le prier en personne de faire passer à Moscou sa demande de mettre fin à la fin de la guerre.
Par la suite, le pape François a fait passer plusieurs listes de prisonniers ukrainiens à l’ambassadeur russe afin qu’il les transmette à Moscou pour obtenir leur libération. Selon la presse italienne, le pape aurait remis à Alexander Avdeïev une liste d’enfants enlevés par les Russes lors de sa visite de congé le 11 mai dernier. (cath.ch/imedia/cd/rz)
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