Le pontife a fait allusion à l’évolution de la législation portugaise lors d’une audience aux participants à l’assemblée générale de l’Union mondiale des Organisations féminines catholiques, qui se tient à Assise du 14 au 20 mai. Le pape François a évoqué le vote du Parlement portugais survenu la veille, à quelques mois de sa visite prévue dans le pays à l’occasion des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) qui auront lieu à Lisbonne du 1er au 6 août prochains.
À cette occasion, le pontife argentin pourrait revenir à Fatima, sanctuaire qu’il avait déjà visité en mai 2017, à l’occasion du centenaire des apparitions. Le lieu est visité ce week-end par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège.
Cette critique frontale du pape contre la loi sur l’euthanasie pourrait influencer la préparation de sa deuxième visite dans ce pays longtemps considéré comme un bastion catholique, mais qui a connu des évolutions sociétales très rapides ces dernières années.
En 2010, le gouvernement socialiste alors au pouvoir au Portugal avait attendu la fin de la visite de Benoît XVI dans le pays pour mettre en application la loi sur le mariage entre personnes de même sexe, adoptée par le Parlement en janvier de la même année, trois ans avant la France.
Alors que le thème de l’euthanasie est au centre de l’agenda politique depuis plusieurs années au Portugal, le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa a mis à plusieurs reprises son veto à sa légalisation. Cependant, limité par ses prérogatives constitutionnelles, il avait renvoyé en avril dernier au Parlement la prérogative d’approuver le décret 43/XV sur la mort médicalement assistée, qui a été voté ce 12 mai.
Le Portugal rejoint donc l’Espagne, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Canada et la Nouvelle-Zélande parmi les États ayant légalisé l’euthanasie active. Certains États australiens l’ont également légalisée. Le pape François a exprimé à de nombreuses reprises son opposition frontale à cette évolution législative, qu’il considère comme le signe d’une «culture du déchet» et d’une exclusion des personnes malades et âgées du champ de la vie en société.
Dans son intervention devant l’Union mondiale des organisations féminines catholiques (UMOFC), le pape François a rappelé l’importance de la mise en valeur des femmes dans la vie sociale. «Si nous voulons savoir ce qu’est l’humanité sans la femme, ce qu’est l’homme sans la femme, nous l’avons dans la première page de la Bible: c’est la solitude», a expliqué François.
En ce 13 mai, mémoire liturgique de la Vierge de Fatima, François a exhorté à regarder Marie «comme modèle de femme par excellence, qui vit en plénitude un don et une tâche: le don de la maternité et la tâche de prendre soin de ses enfants dans l’Église.» Invitant les femmes à mettre leur «sensibilité au service des autres», le pape les a invitées à développer aussi «la conscience de se sentir choisies et protagonistes dans l’œuvre salvatrice de Dieu». Il a ainsi renvoyé à «l’essence de la synodalité», qui doit amener à «se sentir protagoniste et coresponsable du bien-être de l’Église, pour savoir bien intégrer les différences et travailler en harmonie ecclésiale.» (cath.ch/imedia/cv/rz)
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