Alors que le tribunal auditionnait encore le témoin Gianluigi d’Andria, le juge Giuseppe Pignatone a soudainement suspendu l’audience pour deux heures. Évoquant un «problème personnel», il a indiqué qu’il reviendrait pour 16 heures afin d’entendre le témoignage du cardinal Leonardo Sandri, préfet émérite du dicastère pour les Églises orientales et substitut de la secrétairerie d’État de 2000 à 2007.
Cependant, les trois juges assesseurs ont annoncé deux heures plus tard, sans plus d’explication, que l’audience – et donc le témoignage du cardinal Sandri – était reportée au lendemain. L’Argentin, tout comme le cardinal italien Fernando Filoni doivent être entendus à propos de l’accusé Fabrizio Tirabassi. Ce dernier a en effet travaillé sous leurs ordres quand ils étaient sous-secrétaire d’État, au sein du bureau administratif de la secrétairerie d’État – en charge des investissements. L’audience du cardinal Filoni, grand maître de l’Ordre du Saint-Sépulcre, n’a pas encore été planifiée.
L’unique témoignage de l’audience a été celui de Gianluigi d’Andria, un associé de l’homme d’affaires italien – et accusé – Raffaele Mincione au sein du groupe de ce dernier, WRM. En charge de l’administration des investissements et des fonds du groupe, il a aussi pris part entre 2014 et 2018 à la valorisation de la propriété du 60, Sloane Avenue, qu’il a défendu, affirmant que la secrétairerie d’État était au courant des projets menés par l’organisation de Mincione.
L’immeuble en question a été acquis par la secrétairerie d’État en 2014 sur les conseils de Raffaele Mincione, à qui ils avaient confié la gestion avant de la lui retirer en 2018. En novembre 2018, la gestion du bien avait alors été transférée à Gianluigi Torzi. Ce dernier est aujourd’hui accusé d’avoir finalement pris le contrôle complet de la propriété de la secrétairerie d’État et d’avoir ensuite tenté une extorsion. Raffaele Mincione est pour sa part soupçonné d’avoir été le complice de Torzi, au dépens de la secrétairerie d’État.
Lors de la signature du transfert de la gestion de la propriété en novembre 2018, Gianluigi d’Andria a déclaré avoir vu un document signé par le substitut de la secrétairerie d’État, Mgr Edgar Peña Parra, dans lequel il autorisait Mgr Alberto Perlasca, chef du bureau administratif, à signer les contrats. Mgr Edgar Peña Parra, lors de l’audience du 16 mars dernier, avait pour sa part déclaré que les contrats avaient été signés sans son autorisation.
Ce 12 mai, Gianluigi d’Andria terminera son témoignage. Le cardinal Sandri puis Roberto Lolato, consultant technique du bureau du promoteur de justice, seront ensuite entendus.
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