Pour mettre un terme aux migrations forcées, le pape plaide notamment pour la fin du commerce des armes dans le monde ainsi que du «colonialisme économique» et du «pillage des ressources» dans certaines régions. Alors que l’Église catholique s’apprête à célébrer un grand Jubilé en 2025, il évoque par ailleurs la tradition qu’avait le peuple d’Israël d’annuler les dettes à l’occasion des périodes jubilaires.
«Libre de choisir d’émigrer ou de rester». Tel est l’objectif affiché par le pape François dans ce message d’une page et demie en vue de la journée qui sera célébrée le 24 septembre prochain. Les Nations Unies estiment qu’à la fin de l’année 2021, le nombre de personnes déracinées par la guerre, les violences, les persécutions et les violations des droits humains s’élevait à 89,3 millions.
Depuis 2013, le pontife argentin a multiplié les appels et les gestes afin d’alerter les consciences sur les drames des migrations forcées. Dans ce message, il reconnaît que les flux migratoires sont l’expression d’un «phénomène complexe» et qu’il s’agit de prendre en considération chacune des étapes, c’est-à-dire «du départ à l’arrivée, en passant par un éventuel retour».
Alors que «migrer devrait toujours être un choix libre», le pontife souligne combien la réalité est différente. Ainsi, «des conflits, des catastrophes naturelles ou, plus simplement, l’impossibilité de mener une vie digne et prospère dans leur pays d’origine contraignent des millions de personnes à partir», observe-t-il. Pour éliminer «la pauvreté, la peur et le désespoir» des personnes qui n’ont d’autre solution que de fuir, le pape enjoint l’humanité à s’engager. Il s’agit d’une part de se «demander ce que nous pouvons faire, mais aussi ce que nous devons cesser de faire».
Comme il l’a répété à de nombreuses reprises, et notamment lors de son voyage en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud en février dernier, le pontife appelle à «mettre fin à la course aux armements, au colonialisme économique, au pillage des ressources des autres, à la dévastation de notre maison commune». «Pour faire de la migration un choix réellement libre, nous devons nous efforcer d’assurer à chacun une part équitable du bien commun, le respect des droits fondamentaux et l’accès à un développement humain intégral», avance le pontife.
Certes, il reconnaît que «la tâche principale incombe aux pays d’origine et à leurs dirigeants». Eux doivent exercer «une bonne politique, transparente, honnête, prévoyante et au service de tous». Mais, ajoute-t-il immédiatement, «ils doivent être mis en mesure de le faire, sans être privés de leurs ressources naturelles et humaines et sans ingérence extérieure visant à favoriser les intérêts de quelques-uns».
Enfin, dans son message, le pape fait allusion à la tradition qu’avait le peuple d’Israël d’annuler toutes les dettes et de restituer les terres à l’occasion des jubilés qui représentaient «un acte de justice collective.»
«À l’approche du Jubilé de 2025, il est bon de se rappeler cet aspect des célébrations jubilaires», écrit le pape François. Interrogé par l’agence I.MEDIA, le Père Fabio Baggio, sous-secrétaire du dicastère pour le Service du développement intégral, assure ne pas savoir si Rome pourrait lancer un appel à annuler la dette des pays pauvres à l’occasion du Jubilé. «Cela nous enthousiasmerait que des propositions en ce sens remontent pour que le pape puisse évaluer cette question», confie le prêtre italien.
Durant la pandémie de coronavirus, en 2020, le pape François avait déjà plaidé pour une annulation de la dette des pays les plus pauvres. (cath.ch/imedia/hl/rz)
I.MEDIA
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