Le projet de loi du Conseil d’Etat devrait être rapidement adopté par le Grand Conseil, rapporte Radio Lac. Le texte punit les pratiques visant à modifier ou à réprimer l’orientation affective ou sexuelle ou l’identité de genre. Des sanctions allant jusqu’à une amende maximale de 100’000 francs sont prévues. La loi ne vise pas seulement les professionnels de la santé, mais aussi des milieux religieux, communautaires ou familiaux. Elle interdit également de faire la promotion de ces thérapies ou encore d’en faciliter l’accès ou le recours.
A Genève, la loi a fait l’objet d’une large consultation auprès des milieux associatifs, socio-sanitaires et religieux. D’autres cantons ont également traité la problématique. Neuchâtel a été le premier à légiférer en la matière. Les députés neuchâtelois ont approuvé début mai 2023 une nouvelle loi interdisant les thérapies de conversion.
En mars 2022, une motion visant à interdire ces pratiques a été déposée au Grand Conseil vaudois. Le Gouvernement jurassien a en outre demandé au Parlement d’accepter, lors de la session du 25 janvier 2023, une motion allant dans le même sens.
Les milieux évangéliques suisses continuent de s’opposer à une telle interdiction, même si des signes d’ouverture sont récemment apparus. Dans une prise de position, l’Alliance évangélique suisse (AES) a assuré rejeter les procédures ayant pour but explicite de modifier l’orientation sexuelle d’une personne. De plus, selon l’association qui regroupe environ 680 églises nationales et libres ainsi que 255 organisations chrétiennes, l’homosexualité ne doit pas être considérée comme une maladie.
«Il est également absolument clair qu’aucun prêtre, aumônier ou agent pastoral ne peut recommander des ‘thérapies’ contre l’homosexualité. Ce serait non seulement faux, mais aussi dangereux», a de son côté affirmé Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) dans une interview publiée en avril dernier. (cath.ch/ag/arch/rz)
Raphaël Zbinden
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