Les signalisations d’activités financières suspectes au Vatican examinées par l’ASIF sont passées de 104 en 2021 à 128 en 2022. 124 de ces signalements concernaient l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), seule institution vaticane autorisée à gérer les finances du Saint-Siège depuis la réforme de sa Constitution l’année dernière. Deux signalisations visaient des entités de la Curie romaine et deux autres des entités liées au Saint-Siège. Sur ces 124 signalements, cinq ont donné lieu à une suspension des transactions pour un total de 829’050 euros, soit plus du double de la somme bloquée en 2021. Une tendance qui s’expliquerait en partie, selon le Vatican, par une élévation de son niveau de vigilance.
Le volume des transactions de cash à la frontière du petit État a augmenté en 2022. L’ASIF annonce que 14,7 millions d’euros en cash sont entrés au Vatican (+3,3 millions par rapport à 2021) et 6,2 millions d’euros en sont sortis (+1,4 million par rapport à 2021).
Dans son rapport, l’ASIF souligne l’intensification de sa collaboration avec Moneyval, réseau européen de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, ainsi qu’avec le groupe Egmont. Au sein de ce dernier, réseau international rassemblant des Unités d’information financière, l’entité vaticane a signé des protocoles d’intention avec 67 pays, dont deux nouveaux en 2022: la Macédoine du Nord et les îles Caïmans.
L’ASIF note cependant une nette baisse des demandes de coopération interne comme internationale en 2022 par rapport aux années précédentes. Le président de l’ASIF, Carmello Barbagallo considère que la guerre en Ukraine a notamment ralenti les échanges d’informations sur le blanchiment d’argent et la lutte contre le terrorisme au niveau international. Cet effort a «besoin d’un monde travaillant en cohésion et pleinement coopératif», a-t-il insisté.
Fondée par Benoît XVI en 2010, l’Autorité d’information financière (AIF) a été réformée par le pape François le 12 mai 2020, devenant l’ASIF. Deux anciens hauts responsables de l’entité, le Fribourgeois René Brülhart et Tommaso Di Ruzza, sont appelés à comparaître dans le cadre du procès de l’affaire dite «de l’immeuble de Londres», initié en juillet 2020 et toujours en cours. (cath.ch/imedia/cd/rz)
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