Les deux personnes avaient été chargées de nettoyer les armoires de la réserve de l’école et de brûler des déchets ainsi que de vieux dossiers et papiers. Sarmand a reconnu parmi les papiers mis au feu quelques pages du Coran, en arabe. Il a tenté de les retirer des flammes et a alerté les autorités de l’école. Lorsque la nouvelle s’est répandue certains élèves et enseignants ont commencé à protester. La police a été alertée et s’est rendue sur les lieux pour enquêter. L’administration de l’école a qualifié l’incident de «tout à fait involontaire». La police a néanmoins arrêté Musarat Bibi et Mohammad Sarmand pour blasphème, en vertu de l’article 295-b du code pénal, qui punit l’outrage au Coran.
Cette femme veuve a trois filles et les chrétiens craignent désormais pour sa sécurité. Car par le passé, des personnes simplement accusées de blasphème ont été lynchées par des foules de fanatiques. Selon l’avocat qui assiste la famille, l’accusateur de la veuve chrétienne est imprégné d’une idéologie religieuse extrémiste et éprouve une haine personnelle à l’égard de cette femme. Il lui en veut notamment parce l’école lui a confié la responsabilité de la cantine scolaire, auparavant gérée par un de ses parents.
Selon des sources de Fides, l’administration de l’école et les responsables civils de la ville sont bien conscients de la réalité des faits et soutiennent la chrétienne et le musulman injustement accusés. On peut espérer que ce soutien conduise à un bon dénouement de l’affaire, note l’avocat. (cath.ch/fides/mp)
Maurice Page
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