Citant Jean Paul II, le pape a salué un peuple qui a donné à l’Église «de nombreux saints et héros, entourés d’une foule de gens humbles et travailleurs». Il a souligné l’intense dévotion des Hongrois pour «les saints qui ont donné leur vie pour le peuple, les saints qui ont témoigné de l’Évangile de l’amour, les saints qui ont été des lumières dans les temps de ténèbres».
La foi des Hongrois «a été éprouvée par le feu», a rappelé le pontife. «Au cours de la persécution athée du XXe siècle, les chrétiens ont été violemment frappés, des évêques, des prêtres, des religieux et des laïcs ont été tués ou privés de leur liberté», a-t-il rappelé. «Mais alors que l’on tentait d’abattre l’arbre de la foi, les racines restaient intactes: une Église cachée demeurait inébranlable, avec la force de l’Évangile», a-t-il insisté.
Le pape s’est aussi souvenu qu’en Hongrie, «l’oppression communiste avait été précédée par l’oppression nazie, avec la déportation tragique de tant de juifs». Il a cependant souligné que «dans cet atroce génocide, beaucoup se sont distingués par leur résistance et leur capacité à protéger les victimes».
Le pape est alors sorti de son texte pour rendre hommage à la poétesse hongroise Edith Bruck. Cette femme, ancienne déportée, est devenue son amie depuis qu’il lui a rendue visite à son domicile romain, le 20 février 2021. L’écrivaine, devenue célèbre en Italie dans les années 1960 grâce à son investissement dans le milieu du cinéma et du théâtre, «a traversé toutes ces épreuves» et «rappelle aux jeunes l’importance de lutter pour un idéal, pour ne pas être vaincus par les persécutions, par le découragement», a-t-il souligné. «Aujourd’hui, cette poétesse a 92 ans. Bon anniversaire, Edith!», a lancé François.
Le pape François a remarqué que, malgré la chute du régime communiste, aujourd’hui encore, «la liberté est menacée». Comme il l’avait fait le 30 avril dans une université de Budapest, le pape a dénoncé «un consumérisme anesthésiant, où l’on se contente d’un peu de bien-être matériel et où, oubliant le passé, on ›flotte’ dans un présent fait à la mesure de l’individu». François a invité à se dresser contre cette tendance profonde des sociétés occidentales, qui ouvre à une «persécution dangereuse de la mondanité, portée par le consumérisme».
«Quand la seule chose qui compte est de penser à soi et de faire ce qui nous plaît, les racines s’étouffent», a insisté le pape François, remarquant le moindre engagement des Européens dans le «dévouement aux autres» ou encore dans «la création de familles nombreuses». «L’Europe entière est en crise», a ajouté François, exhortant chaque personne et chaque peuple à ne jamais oublier ses racines.
Évoquant la ville de Budapest, «célèbre pour les ponts qui la traversent et unissent ses parties, le pontife a redit «l’importance de construire des ponts de paix entre les différents peuples», situant en cela «la vocation de l’Europe». Il a félicité les autorités hongroises pour «le pont humanitaire créé pour tant de réfugiés de l’Ukraine voisine» ainsi que «le grand réseau de charité de l’Église hongroise».
Le pape a également rendu hommage à l’engagement de la Hongrie pour la protection de l’environnement et pour «la construction de ponts entre les générations, entre les personnes âgées et les jeunes, un défi auquel aujourd’hui personne ne peut renoncer». Évoquant la présence de représentants œcuméniques à la messe de dimanche, le pape a également insisté sur «la beauté de construire des ponts entre les croyants».
Le pape a enfin salué l’intense participation liturgique des Hongrois, leurs talents musicaux et leur intense piété mariale. «À la Reine de Hongrie, confions ce cher pays, à la Reine de la Paix confions la construction de ponts dans le monde, à la Reine du Ciel, que nous acclamons en ce temps pascal, confions nos cœurs pour qu’ils soient enracinés dans l’amour de Dieu», a-t-il conclu. (cath.ch/imedia/cv/bh)
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