À propos de sa santé
Interrogé sur sa santé, le pape François est revenu sur son hospitalisation de trois jours survenue le mois dernier, avant la fête de Pâques. «J’ai eu […] un fort malaise à la fin de l’audience du mercredi; je ne me suis pas senti capable d’aller déjeuner, je me suis allongé un peu», a-t-il d’abord confié, assurant qu’il n’avait pas perdu connaissance. «Mais j’avais une forte fièvre et à 15h le médecin m’a emmené tout de suite à l’hôpital. Une pneumonie aiguë et forte, dans la partie basse du poumon», a-t-il ajouté. Il a contredit ainsi la communication officielle du Saint-Siège qui, à l’époque, avait expliqué que les examens du pontife étaient «programmés». «Grâce à Dieu, je peux le raconter! L’organisme, le corps a bien répondu au traitement, grâce à Dieu», s’est réjoui le pape.
Certes, il a reconnu qu’il n’était pas dans la même forme «qu’il y a deux ans». Mais, «avec la canne, ça va mieux, maintenant», a-t-il assuré. Il a assuré qu’il devrait pouvoir aller à Lisbonne. Il a aussi cité le voyage à Marseille puis en Mongolie, et évoqué un autre voyage sans pouvoir s’en souvenir.
Sur la libération d’enfants ukrainiens
La veille de son départ pour la Hongrie, le pape François avait reçu le Premier ministre ukrainien au Vatican. Lors de cette audience privée, il avait demandé au pape de l’aide pour faire revenir des enfants ukrainiens emmenés en Russie. Dans l’avion, le pape François a confié que le Saint-Siège pourrait tenter de faire quelque chose. «Le Saint-Siège a fait l’intermédiaire dans certaines situations d’échanges de prisonniers, à travers les ambassades», a-t-il rapporté. Il a souligné qu’il s’agissait avec les enfants d’une chose «juste, et le Saint-Siège est disposé à aider».
Il a expliqué que, dans cette affaire, il ne pouvait s’agir d’un «casus belli» mais bien d’un «problème d’humanité». «Tous les gestes humains aident. Par contre, les gestes de cruauté n’aident pas. Nous devons faire tout ce qui est possible sur le plan humain».
Il a aussi eu une pensée pour les femmes ukrainiennes qui arrivent «dans nos pays, en Italie, en Espagne, en Pologne, en Hongrie…». Celles-ci sont des veuves de guerre ou bien ont encore leurs maris sur le front. Reconnaissant que beaucoup sont aidées, le pape a appelé à ne pas «perdre l’enthousiasme» humanitaire actuel car ces femmes peuvent se retrouver «sans protection, avec le risque de tomber dans les mains des vautours».
À propos de Cyrille et de sa rencontre avec Hilarion à Budapest
Lors de son séjour à Budapest, le pape François a pu retrouver le métropolite Hilarion, ancien ›ministre des Affaires étrangères’ du Patriarcat de Moscou, démis de ses fonctions l’an passé. Cette rencontre organisée à la nonciature n’était pas prévue au programme et le pape s’en est expliqué. «Hilarion est une personne que je respecte beaucoup. Nous avons toujours eu un bon rapport. Et lui a eu la courtoisie de venir me trouver», a ainsi déclaré le pontife, qui juge «nécessaire de maintenir ce rapport».
Alors que de vives tensions ont émaillé les relations entre Rome et Moscou en raison de la justification religieuse de la guerre en Ukraine par le patriarche Cyrille, le pape François a rappelé sa pensée: «Nous devons avoir la main tendue avec tout le monde. Et aussi recevoir leur main, non?».
À propos du patriarche de Moscou, il a confié n’avoir parlé qu’une seule fois avec lui depuis le début de la guerre. Il a rappelé qu’une rencontre à Jérusalem avec lui avait été suspendue tout en assurant qu’elle «devra se faire.»
Sur sa rencontre avec Viktor Orbán
Durant la conférence de presse, le pape ne s’est pas étendu sur son entretien avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Quand une journaliste l’a interrogé pour savoir s’il avait demandé au chef du gouvernement de rouvrir les frontières de la route des Balkans, le pape a expliqué que «la paix se fait toujours en ouvrant des canaux». Comme il le rappelle régulièrement, le pontife a alors plaidé pour qu’une solution européenne puisse être trouvée au défi migratoire, soulignant que cinq pays européens souffraient particulièrement de l’arrivée de migrants: Chypre, la Grèce, Malte, l’Italie, l’Espagne.
Interrogé de nouveau sur ses discussions avec Viktor Orbán, le pape a répondu: «Vous imaginez bien que dans nos rencontres, nous n’avons pas seulement parlé des betteraves rouges: nous avons parlé de ces choses, la route de la paix intéresse tout le monde. Je suis disposé à faire tout ce qu’il faut faire. Actuellement, il y a une mission, mais qui n’est pas publique. Je le dirai quand ce sera public».
Sur le Canada et la restitution de biens
Répondant à une question sur la possibilité de restituer des artefacts de la période coloniale au Canada, après le don de fragments du Parthénon à l’archevêque d’Athènes, le pape a expliqué: «Il y a toute une histoire. Parfois les guerres et colonisations conduisent à prendre la décision de prendre les bonnes choses de l’autre. C’était un geste juste, qu’il fallait faire. Mais si demain des Egyptiens viennent demander l’obélisque, que ferons-nous?».
Il a plaidé pour «un discernement dans chaque cas». Avant de préciser: «La restitution des objets indigènes est en cours avec le Canada. Au moins nous étions d’accord pour le faire. Je vais demander où cela en est. Mais l’expérience avec les aborigènes du Canada été très fructueuse. […] Dans la mesure où l’on peut restituer, où c’est nécessaire, où l’on peut faire un geste, c’est mieux de le faire. Parfois on ne peut pas, il n’y a pas de possibilité, politique, réelle.»
De retour à Rome, dans la soirée du 30 avril, le pape François s’est rendu en la basilique Sainte-Marie Majeure pour prier la Sainte Vierge. (cath.ch/ak/hl/rz)
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