Le Seigneur «ne fait pas de grandes choses avec des personnes extraordinaires, mais avec des personnes vraies», a-t-il aussi affirmé aux 11’000 jeunes présents pour ce rassemblement. Dans une ambiance digne des JMJ, le pape s’est montré particulièrement heureux et énergique, s’exprimant avec un ton très vif, et cherchant à dialoguer avec l’assemblée.
Après un petit spectacle de danse, un lycéen de 15 ans souffrant d’anxiété a témoigné de sa «croissance persévérante» dans la foi, dans la conviction que «Jésus est mort sur la croix non seulement pour les génies et pour les vainqueurs des Jeux olympiques, mais qu’il aime infiniment toutes les personnes», car «la vie de chacun de nous a un objectif et une signification».
Une jeune fille de 17 ans a témoigné de sa joie d’avoir reçu la confirmation: «J’ai expérimenté l’amour infini de Dieu et, à partir de ce moment, ma vie est devenue une grande aventure», a-t-elle raconté sous les vifs applaudissements des milliers de jeunes présents dans le stade.
Un jeune gréco-catholique, fils de prêtre, venu d’Ukraine, a livré un témoignage très applaudi sur sa façon de témoigner de sa foi. «Notre sens de la mission est souvent endormi par le fait que nous pouvons vivre en sécurité et en paix, mais nous devons voir qu’à peu de kilomètres de distance, la guerre et la souffrance sont à l’ordre du jour», a-t-il rappelé.
«Démontrons qu’avec la foi de la foi et de la paix, nous pouvons surmonter les dissensions», a-t-il exhorté. Il a invité les jeunes Hongrois à assumer leur foi même face à ceux qui les considèrent «petits, impuissant ou inadéquats dans le monde des adultes».
Une jeune fille de 20 ans a dit sa joie de pouvoir étudier dans une université catholique, où elle remarque que «l’Église, à travers son implication dans la vie universitaire, rapproche Dieu des jeunes générations» et «crée des opportunités pour redécouvrir Dieu dans le silence, au milieu des bruits du monde».
«Dieu pardonne toujours», a martelé le pape, invitant les jeunes à répéter cette phrase et à ne pas l’oublier. «Il nous relève de toutes nos chutes», a-t-il assuré, s’appuyant sur l’exemple de Marie-Madeleine. «Qu’est-ce que tu cherches dans la vie? Qu’est-ce que tu cherches dans ton coeur?», a demandé le pape, invitant chacun à réfléchir en silence.
«Jésus est heureux que nous atteignions de grands objectifs», a affirmé le pape François aux nouvelles générations de ce pays d’Europe centrale. «Il ne nous veut pas paresseux ni peureux, il ne nous veut pas silencieux ni timides, il nous veut vivants, actifs, protagonistes. Et il ne dévalorise jamais nos attentes», a-t-il ajouté. Et de les encourager avec un dicton hongrois: Aki mer az nyer – «Celui qui ose gagne».
Cependant, a averti le pontife de 86 ans, « on ne devient pas grand en dépassant les autres, mais en s’abaissant vers les autres ; non pas aux dépens des autres, mais en servant les autres ».
Dans un long discours rythmé par plusieurs improvisations, l’évêque de Rome a invité particulièrement à ne pas mettre ses talents « de côté » en se contentant « du minimum indispensable pour être heureux: un diplôme, un travail pour gagner de l’argent, se divertir un peu ». Il a exhorté les jeunes en ces termes : « Tu as une qualité ? Investis-y sans crainte ! […] Sens-tu qu’il est bon d’aimer le Seigneur, de fonder une famille nombreuse, d’aider ceux qui sont dans le besoin ? Ne pense pas que ce sont des désirs inaccessibles, mais investis dans les grands objectifs de la vie ! ».
Alors qu’aujourd’hui, tout dit qu’il faut être rapides, efficaces, pratiquement parfaits, comme des machines, le pape a préconisé de «trouver chaque jour un temps de silence» pour prier. Prier, a-t-il précisé, n’est pas «ruminer ses tristesses», mais «apporter à Jésus tout ce qui se passe dans votre monde intérieur: les affections, les peurs, les problèmes, les attentes, les souvenirs, les espérances».
Le pape s’est appuyé sur l’exemple de Ferenc Liszt (ou Franz Liszt de son nom allemand, 1811-1886), le grand compositeur et pianiste hongrois, racontant que des grains de son chapelet avaient été retrouvés dans son piano, ce qui montre qu’il priait tout en composant ou en jouant. «Il parlait au Seigneur et à la Sainte Vierge de ce qu’il aimait, et il mettait son art et ses talents dans la prière».
«La vie est réelle, pas virtuelle, elle ne se passe pas sur un écran, mais dans le monde!», a aussi martelé François. Il a tissé son discours d’encouragements à passer à l’action car «personne ne peut prendre ta place dans l’histoire de l’Église et du monde: personne ne peut faire ce que tu es le seul à pouvoir faire».
Enfin, faisant écho à l’un des témoignages des jeunes entendus au début de la rencontre, le pape a rappelé «qu’à quelques kilomètres d’ici, la guerre et la souffrance sont à l’ordre du jour», en référence à l’Ukraine voisine.
Il a alors conseillé de ne pas s’habituer à la sécurité et au confort, mais à «prendre la vie en main pour aider le monde à vivre en paix». «Laissons-nous être dérangés et demandons-nous, chacun: que fais-je pour les autres, pour l’Église, pour la société?», a-t-il conclu. «Chacun de vous est précieux pour Jésus, et aussi pour moi», a assuré le pape. «Nous sommes faits pour de grandes choses», a-t-il conclu sous de vifs applaudissements. Le pape a ensuite revêtu une étole rouge pour le Notre Père, qu’il a récité debout.
La journée du pape François doit se conclure, à 18h, par un dialogue avec les jésuites de Hongrie, qui le retrouveront à la nonciature apostolique. Le contenu de ces échanges sera probablement publié par la revue jésuite italienne La Civiltà Cattolica dans quelques semaines. (cath.ch/imedia/cv/rz)
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