Dénonçant « un monde dominé par une vision relativiste et banale de la sexualité humaine », le pontife promeut cette méthode et critiqué la création d’embryons « en éprouvette pour ensuite les supprimer », le « commerce de gamètes » et « la pratique de l’utérus à louer ».
La ›méthode Billings’ est une méthode naturelle de régulation des naissances, fondée sur l’observation du cycle féminin et l’identification des périodes de fécondité. Développée en 1953 par un couple de médecins australiens, John et Evelyn Billings, elle a depuis été promue par le Saint-Siège, soucieux d’aider les couples à vivre leur sexualité sans avoir recours à des méthodes contraceptives, notamment après la publication de l’encyclique Humanae Vitae par Paul VI en 1968.
Ce dernier, comme Jean Paul II ou Benoît XVI après lui, ont publiquement encouragé les défenseurs de cette méthode. Les époux Billings – aujourd’hui décédés – ont fondé la World Organisation of the Ovulation Method Billings – soit WOOMB, proche de womb, utérus en anglais – pour promouvoir leurs travaux. L’organisation, qui célébre ses 70 ans cette année, organisait à cette occasion un congrès international à Rome.
Dans son courrier, le pontife salue cette initiative qui « attire l’attention sur la beauté et la valeur de la sexualité humaine ». Les époux Billings ont su agir à contre-courant des recherches promouvant la contraception, en mettant au point une « méthode simple » pour permettre une « gestion responsable des choix procréatifs ». Elle est selon le pape «l’une des formes les plus appropriées pour réaliser de manière responsable le désir d’être parents».
Cependant, déplore le pape François, la « séparation idéologique et pratique de la relation sexuelle de son potentiel génératif a conduit à la recherche de formes alternatives de procréation, qui ne passent plus par la relation ». Après que la révolution sexuelle « a fait tomber les tabous », le pontife encourage une autre « révolution des mentalités ». Il s’agit d’apprendre à «redécouvrir la beauté de la sexualité humaine en feuilletant le grand livre de la nature», afin d’apprendre à «respecter la valeur du corps et de l’engendrement de la vie».
Citant l’encyclique Humanae Vitae, texte dans lequel Paul VI condamnait la contraception et l’avortement, le pape François rappelle « le lien inséparable entre les significations unitive et procréatives de l’acte conjugal », c’est-à-dire le désir d’unité du couple et son désir de fertilité. C’est dans ces conditions, insiste-t-il, que « la générosité de l’amour naît » au sein d’une famille.
Sinon, « l’expérience de la sexualité s’appauvrit, se réduit à des sensations qui deviennent rapidement auto-référentielles », prévient le pontife. Il met notamment en garde contre la « tragédie de la violence entre partenaires sexuels », évoquant le « fléau du féminicide ».
Si le pape François reconnaît l’utilité des progrès scientifiques qui viennent soutenir un « désir légitime de procréation », grâce à des « technologies qui soignent et améliorent la fertilité », il exclut cependant les pratiques telles que la création d’embryons « en éprouvette pour ensuite les supprimer », le « commerce de gamètes » ainsi que « la pratique de l’utérus à louer ».
Le pape affirme que la méthode Billings continue à porter des fruits aujourd’hui, notamment concernant « l’éducation à la valeur de la corporéité, une vision intégrée et intégrale de la sexualité humaine, le soin de la fécondité de l’amour même lorsqu’il n’est pas fécond, la culture de l’accueil de la vie et le problème de l’effondrement démographique ». Pour cela, il enjoint à aborder ces questions sous un angle anthropologique et éthique « sans simplifications indues ni fermetures rigides ». (cath.ch/imedia/cd/mp)
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