Visiblement fatigué et essoufflé, le pontife argentin de 86 ans a écourté une partie de sa catéchèse, mais il s’est néanmoins levé pour bénir les milliers de fidèles réunis sur la place Saint-Pierre.
Durant cette courte prise de parole, le pape a mis en valeur l’engagement des moniales et des moines, «des sœurs et des frères qui renoncent à eux-mêmes et au monde pour imiter Jésus sur le chemin de la pauvreté, de la chasteté, de l’obéissance et pour intercéder en faveur de tous».
Le pape a reconnu que la vie contemplative est souvent incomprise par une partie des chrétiens. «Nous pouvons nous demander comment les personnes vivant dans des monastères peuvent-elles contribuer à l’annonce de l’Évangile? Ne feraient-elles pas mieux de mettre leur énergie au service de la mission?», a-t-il demandé.
Pourtant, «les moines sont le cœur battant de l’annonce: leur prière est l’oxygène de tous les membres du Corps du Christ, elle est la force invisible qui soutient la mission», a expliqué le pape François en mettant en avant le modèle de sainte Thérèse de Lisieux, la patronne des missions.
«Ma vocation est l’amour», écrivait la religieuse normande dans ses écrits, dans lequel elle précisait que «seul l’amour pousse les membres de l’Église à l’action». Ainsi, «quand les contemplatifs prient en silence pour toute l’Église, c’est l’amour qui s’exprime», a expliqué François.
L’autre exemple présenté par le pape était celui du moine arménien Grégoire de Narek. Ce docteur de l’Église, qui a vécu autour de l’an mil, «a laissé un livre de prières dans lequel s’exprime la foi du peuple arménien, le premier à avoir embrassé le christianisme, un peuple qui, en restant fidèle à la croix du Christ, a tant souffert tout au long de l’histoire», a-t-il souligné, alors que le Saint-Siège est parfois accusé de rester silencieux face aux exactions de l’Azerbaïdjan concernant la population arménienne au Haut-Karabagh.
Grégoire de Narek a consacré sa vie à scruter «les profondeurs de l’âme humaine», se faisant «solidaire du sort de tous les hommes» dans la prière d’intercession, à la suite du Christ. «J’ai pris volontairement sur moi toutes les fautes, depuis celles du premier père jusqu’à celles du dernier de ses descendants, et je m’en suis rendu responsable», écrivait-il dans son œuvre phare, Le Livre des Lamentations.
Le pape a rappelé que «la vraie force» qui permet à l’Église d’avancer est le «peuple de Dieu», qui a besoin d’une prière d’intercession. C’est pourquoi les chrétiens demandent souvent aux personnes consacrées de prier pour elles, a expliqué le pape. «L’intercession et le travail quotidien sont un pont en direction de toutes les personnes et de tous les péchés», a souligné François. (cath.ch/imedia/cv/bh)
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