Mgr Paglia redit son «non» à l’euthanasie et au suicide assisté, dans la ligne du Magistère de l’Église catholique, clarifie la note de l’Académie pontificale. Son président a évoqué la possibilité d’une médiation juridique dans certains cas très spécifiques, en intervenant lors du Festival International de journalisme à Pérouse, le 19 avril. Une prise de position qui a provoqué le trouble chez certains catholiques.
L’archevêque italien, précise la note, évoquait alors la sentence de la Cour constitutionnelle italienne de 2019 et «la situation spécifique italienne». Dans cette sentence, la Cour ouvre la voie à une assistance au suicide à quatre conditions: que la personne soit «maintenue en vie par un traitement et affectée par une pathologie irréversible, source de souffrances physiques ou psychologiques qu’elle juge intolérables, mais pleinement capable de prendre des décisions libres et conscientes».
C’est dans ce contexte «précis et spécifique» que Mgr Paglia a envisagé une «médiation juridique» – et non «morale», précise l’Académie. Toute autre considération est «trompeuse», affirme le communiqué. Le texte rappelle que Mgr Paglia a «toujours soutenu la nécessité d’un accompagnement des malades en phase terminale, basé sur les soins palliatifs […] afin que personne ne soit laissé seul face à la maladie et à la souffrance, dans les décisions difficiles qu’elles impliquent».
Dans son intervention à Pérouse, Mgr Paglia s’inquiétait d’une augmentation des «cas d’euthanasie involontaire et de sédation palliative profonde sans consentement» dans les pays ayant légalisé l’euthanasie. Il défendait le projet de loi italien adopté par la Chambre des députés, mais rejeté par le Sénat sous l’ancien gouvernement en 2022. «Personnellement, confiait-il, je ne pratiquerais pas l’assistance au suicide, mais je comprends que la médiation juridique puisse être le meilleur bien commun concrètement possible dans les conditions où nous nous trouvons».
Ce n’est pas la première fois que les positions des responsables de l’Académie pontificale pour la vie sur ce sujet font débat. En février dernier, le chancelier, le Père Renzo Pegoraro, avait expliqué à l’agence I.MEDIA que l’Église catholique pourrait accepter une loi «imparfaite» qui encadrerait le suicide assisté afin de «prévenir des dérives encore pires». Une position délicate, alors que le pape François a souvent rappelé sa condamnation de toutes les formes de suicide assisté. Le 13 avril dernier encore, il dénonçait «une euthanasie cachée et progressive» qui consiste à priver une personne âgée des traitements dont elle a besoin afin «d’économiser». (cath.ch/imedia/ak/rz)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/suicide-assiste-mgr-paglia-ouvert-a-une-mediation-juridique/