«C’est le peuple de Marseille et le peuple de cette paroisse qui maintenant auront à cheminer ensemble», s’est réjoui le cardinal Jean-Marc Aveline à l’occasion de son installation dans l’église Santa Maria ai Monti. Créé cardinal lors du consistoire du 27 août 2022, l’archevêque de 64 ans s’était vu attribuer cette paroisse romaine située à deux pas du Colisée. Conformément à une tradition héritée des premiers temps de l’Église catholique, tous les cardinaux – anciennement les curés des paroisses romaines qui assistaient l’évêque de Rome – héritent d’une église dans la ville Éternelle.
Dimanche, en fin d’après-midi, le jeune cardinal a d’abord pris part à une procession dans les rues animées du quartier romain au rythme d’une fanfare. Sous un soleil éclaboussant les façades colorées de ce quartier jouxtant les anciens forums impériaux, le Méridional Jean-Marc Aveline a pu goûter à une ambiance pas si éloignée de celle de Marseille. D’ailleurs, la «Madone» de l’église Santa Maria ai Monti «ne peut que faire penser à Notre-Dame de la Garde», où chrétiens et non chrétiens montent se recueillir, a noté le cardinal lors de son homélie. Dans cette église populaire ouverte jusque tard le soir, les Romains viennent prier la Vierge Marie, qui y aurait guéri une aveugle au XVIe siècle.
C’est en italien que le cardinal Aveline a célébré la messe dans une église comble. Plus tôt, il avait pourtant confié avec humour n’en être «qu’à la leçon 13 de la méthode Assimil». Devant deux cardinaux présents – Cyprien Lacroix, archevêque de Québec, et Arthur Roche, préfet du dicastère pour le Culte divin et la discipline du Sacrement -, le cardinal Aveline a confié avoir vu dans le fait d’hériter de cette paroisse romaine plusieurs «clins d’œil» de la Providence et du pape François.
L’archevêque de Marseille, très en pointe sur la question des migrants et le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée, a rappelé que dans cette église reposait le corps de saint Benoît-Joseph Labre, un religieux «vagabond» du nord de la France décédé en 1783 à Rome et devenu le patron des migrants.
Il a aussi rendu hommage au pape Jean XXIII, instigateur du Concile Vatican II, qui avait eu un lien avec la cité phocéenne. Cinq ans avant qu’il ne devienne pape, le cardinal Angelo Giuseppe Roncalli avait été fait chanoine de la cathédrale de Marseille. Et il s’en était souvenu le jour de son intronisation en tant que pape, a rapporté le cardinal Aveline.«Dites bien à tous vos prêtres et à tous vos diocésains que je suis toujours chanoine de Marseille», aurait ainsi lancé Jean XXIII à celui qui était alors archevêque de Marseille, Mgr Marc-Armand Lallier.
Dans l’assemblée nombreuse et composée à moitié d’Italiens et de Marseillais – venus en car pour l’occasion – se trouvaient également les parents du cardinal français, déjà présents lors du consistoire d’août 2022. Leur fils a tenu à les remercier publiquement, récoltant les applaudissements nourris des paroissiens romains.
Arrivé vendredi à Rome pour effectuer «un pèlerinage», Jean-Marc Aveline a rencontré samedi le pape François, qui viendra à Marseille le 23 septembre prochain. À ce propos, il a expliqué lors d’une réception à l’ambassade de France près le Saint-Siège pourquoi le pape disait vouloir venir à ›Marseille et pas en France’. «Cela ne veut pas dire qu’il ne veut pas de la France – parce que lui ne peut pas empêcher la France de venir prier avec lui -, mais cela veut dire qu’il privilégie dans la France ce qui est sur une ligne de fracture, sur une ligne de difficulté, comme il aime souvent le faire. Et Marseille l’est».
Il a aussi confié être encore «un cardinal en rodage», ayant beaucoup à apprendre. Le cardinal Aveline est le plus jeune des quatre cardinaux électeurs que compte la France. Les autres étant Jean-Pierre Ricard, archevêque émérite de Bordeaux, Philippe Barbarin, archevêque émérite de Lyon, et Dominique Mamberti, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique. (cath.ch/imedia/hl/rz)
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