Mgr Guerino di Tora a exprimé son «profond regret» suite à cet événement du à un «défaut de communication». Le droit canonique (844) réserve en effet au seuls ministres catholiques la faculté de célébrer l’eucharistie et aux seuls fidèles catholiques le droit de la recevoir, même si certaines conditions spécifiques peuvent permettre à des fidèles d’Églises orientales ou d’autres Églises la faculté de recevoir les sacrements.
Cet office, présidé par l’évêque anglican de Fulham, Jonathan Baker, a suscité une controverse relayée notamment par le site ChurchMilitant, qui lui reproche d’être divorcé-remarié et d’avoir appartenu à la franc-maçonnerie.
Le groupe anglican réuni à Rome se revendique de la tendance anglo-catholique, qui refuse notamment l’ordination des femmes. La délégation a été reçue par le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet émérite du dicastère pour la Doctrine de la foi, et les deux évêques anglicans la conduisant ont pu saluer le pape François au terme de l’audience générale du 19 avril.
Mais malgré le caractère officiel de cette visite, la célébration de la messe à la cathédrale du Latran n’avait pas été formellement autorisée. Cet «épisode d’intrusion a été causé par un défaut de communication», a expliqué Mgr Di Tora dans son communiqué. Selon un membre du chapitre interrogé par I.MEDIA, ce groupe était accompagné par un prêtre catholique du diocèse de Rome qui avait demandé à ce que le groupe puisse célébrer, mais ses interlocuteurs ayant autorisé la célébration au sein de la basilique n’avaient pas compris que cette délégation n’était pas catholique.
Ce ‘couac’ s’est produit alors que la cathédrale du Latran sera le lieu, le dimanche 14 mai, d’un événement œcuménique d’une ampleur inédite, et sous un format cette fois-ci tout à fait officiel: le pape François a en effet autorisé le pape copte orthodoxe Tawadros II à célébrer une messe dans sa cathédrale, à l’occasion de sa visite à Rome commémorant le 50e anniversaire de la rencontre entre Paul VI et le pape Chenouda III, et le 10e anniversaire de sa propre visite.
Ce geste est exceptionnel, compte tenu du fait que le patriarche copte-orthodoxe ne se situe pas dans la juridiction de l’Église catholique, mais la proximité entre orthodoxes et catholiques sur le plan des sacrements et de l’eucharistie rend possible une telle invitation. La célébration d’un office protestant à l’autel serait elle a priori impossible, y compris dans une perspective œcuménique, puisque les protestants ne reconnaissent pas la présence réelle dans l’eucharistie.
La mise à disposition de la cathédrale du pape pour cette liturgie copte-orthodoxe provoquera un décalage de l’horaire de la messe du chapitre, qui se tiendra à 17h30 au lieu de 10h30 habituellement. (cath.ch/imedia/cv/mp)
I.MEDIA
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