Plus de deux ans après le putsch de l’armée, la junte militaire poursuit ses exactions. Le pape François a demandé d’implorer «le don de la paix» pour cette terre d’Asie où le sang continue de couler. Il y a quelques jours, des frappes aériennes menées par la junte ont causé la mort de dizaines de personnes dans la région de Sagaing, au centre du pays.
Devant des fidèles venus en pèlerinage avec le diocèse de Crema, dont des séminaristes birmans, le pape argentin est revenu sur la figure d’Alfredo Cremonesi (1902-1953), un missionnaire du diocèse envoyé en Birmanie auprès du peuple Karen en 1925. Béatifié en 2019, le prêtre a été assassiné alors qu’il tentait de protéger des Karens du village de Donokù d’un conflit entre rebelles et forces gouvernementales.
«Le père Cremonesi a travaillé dans ce village de montagne […] pour être proche de son peuple et pour construire et reconstruire ce que la guerre et la violence continuaient à détruire», a décrit le pape François, touché par la «ténacité» avec laquelle le missionnaire a exercé son ministère, «se donnant sans calcul».
Pour le pontife, la «violence extrême n’a pas arrêté son esprit et n’a pas fait taire sa voix». Ainsi, d’autres missionnaires ont pu s’en inspirer. Le pape a alors cité le prêtre missionnaire Pierluigi Maccalli, originaire de Crema, qui a été durant 2 ans otage au Niger et au Mali, et pour qui les fidèles du diocèse ont «tant prié». Le prêtre sera finalement libéré en 2020.
Le pape François a invité à méditer une «très belle phrase» retrouvée dans les écrits du martyr italien: «Nous, les missionnaires, nous ne sommes vraiment rien. Notre travail est le plus mystérieux et le plus merveilleux qu’il soit donné à l’homme, non pas d’accomplir, mais de voir: apercevoir les âmes se convertir est un miracle plus grand que tous les miracles».
Le 1er février 2021, un coup d’État militaire a renversé le pouvoir birman et la dirigeante Aung San Suu Kyi, plongeant le pays dans le chaos. Depuis le début de ces événements tragiques, le pape argentin lance régulièrement des appels à la paix pour ce pays qu’il a visité en 2017.
«Moi aussi, je me mets à genoux sur les routes de Birmanie», déclarait-il par exemple en mars 2021. Il se faisait alors le disciple d’une religieuse birmane qui s’était agenouillée devant un contingent de militaires birmans, devenant le symbole de la résistance pacifique face à la junte militaire.
En janvier dernier, il avait demandé de prier pour «la population civile sans défense» du Myanmar alors qu’une église venait d’être incendiée. (cath.ch/imedia/hl/gr)
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