Pacem in Terris: l’appel du pape aux dirigeants du monde

Le pape François a exhorté les dirigeants des nations à faire prévaloir la solidarité et non les armes, lors de l’audience générale présidée place Saint-Pierre le 12 avril 2023, au lendemain des 60 ans de l’encyclique Pacem in Terris (11 avril 1963) de Jean XXIII.

Après sa catéchèse, lors des salutations à la foule, le 266e pape a évoqué ce document que son prédécesseur Jean XXIII «a adressé à l’Église et au monde au beau milieu de la tension entre les deux blocs opposés dans la Guerre froide».

Pour le pape François, «cette encyclique fut une vraie bénédiction, comme une éclaircie de sérénité au milieu de nuages sombres». Elle a permis d’ouvrir «un large horizon» pour «parler de paix et construire la paix».

Régler les différends par la sagesse

Le message de Pacem in Terris reste très actuel, a affirmé le pontife. Il en a cité un passage: «Tout comme les rapports entre les particuliers, les relations internationales ne peuvent se régler par la force des armes; ce qui doit les régir, c’est la norme de la sagesse, autrement dit la loi de vérité, de justice, de solidarité cordialement pratiquée» (n. 114).

Le pontife a invité «les fidèles et les hommes et femmes de bonne volonté à lire Pacem in Terris». Il a prié «pour que les dirigeants des nations se laissent inspirer par elle dans leurs projets et leurs décisions». Dans cette encyclique, Jean XXIII écrivait notamment qu’il «devient humainement impossible de penser que la guerre soit, en notre ère atomique, le moyen adéquat pour obtenir justice d’une violation de droits».

Dépasser l’équilibre de la terreur

Dans un récent entretien à L’Osservatore Romano, Mgr Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies, soulignait en particulier l’appel au désarmement présent dans l’encyclique. Il s’agit, expliquait-il, d’un «avertissement clair pour dépasser la logique de construction de relations basées sur la peur de l’autre, et donc sur l’équilibre de la terreur, plutôt que sur la confiance mutuelle».

Il note aussi qu’historiquement, Pacem in Terris est la première encyclique qui mentionne – au numéro 75 – l’Organisation des Nations Unies, constituée le 26 juin 1945. L’année suivante, en 1964, le Saint-Siège est devenu observateur permanent de l’ONU, puis le 4 octobre 1965, Paul VI a été le premier pontife à s’adresser à l’Assemblée générale du haut de la tribune, rappelle encore Mgr Caccia. Ses successeurs Jean Paul II (en 1979 et 1995), Benoît XVI (en 2008) et François (en 2015) se sont également exprimés devant l’assemblée générale de l’ONU à New York. (cath.ch/imedia/ak/rz)

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