Dans la matinée, Modi avait déjà formé des vœux pour les chrétiens par un tweet sur son profil. Il espère que « cette occasion spéciale renforcera l’esprit d’harmonie dans notre société. Puisse-t-elle inspirer les gens à servir la société et à aider les marginaux. En ce jour, souvenons-nous des pieuses pensées du Christ. »
Sa visite à la cathédrale du Sacré-Cœur voulait témoigner de sa sollicitude à l’égard des chrétiens. Modi a été accueilli par Mgr Anil Joseph Thomas Couto : il s’est adressé aux fidèles, a allumé une bougie devant l’image du Christ ressuscité et a planté un arbre dans le jardin du complexe.
La visite de M. Modi a été saluée par l’archidiocèse de Delhi. Dans une déclaration rapportée par l’agence de presse officielle indienne Ani, le père Francis Swaminathan, curé de la cathédrale, l’a qualifiée de « grand message ».
Les observateurs de la politique indienne ont rapproché ce geste du slogan « Sabka Saath, Sabka Vikas – Le soutien de tous, l’effort de tous », lancé par le Premier ministre en vue des élections de 2024 : une invitation à la coopération entre les différentes communautés de l’Inde, un pays où les divisions confessionnelles alimentées par les nationalistes hindous font souvent la une des journaux.
Au Kerala, fief du Premier ministre, certains dirigeants éminents du Bharatiya Janata Party (BJP) ont également visité des églises le jour de Pâques. Un geste que l’opposition locale a qualifié d’opportuniste, rappelant que ces jours-ci, un ministre du même parti a déclaré que les chrétiens qui se rendent au domicile d’autres personnes « pour les convertir » devraient être battus.
Le Père Paul Thelakat, ancien porte-parole de l’Eglise syro-malabare, a déclaré à asianews : « Je me réjouis de la visite du Premier ministre N. Modi à la cathédrale du Sacré-Cœur de Delhi le jour de Pâques. Les chrétiens de ce pays craignent toutefois l’attitude antichrétienne du BJP et son idéologie Hindtuva ». Ils attendent désormais du Premier ministre Modi qu’il sorte de son silence face à la montée de l’intolérance antichrétienne et qu’il contrôle les éléments extrémistes au sein du BJP. (cath.ch/asianews/mp)
Maurice Page
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