Alors que dans la plupart des églises, le silence du Vendredi-Saint s’était installé, l’église St-Pierre bruissait de monde. Techniciens de la radio-télévision suisse (RTS), producteur, réalisatrice et son staff, acteurs liturgiques, équipe des fleuristes, s’activaient pour la préparation de la messe télévisée de Pâques. Même l’évêque, Mgr Charles Morerod participait à l’exercice.
Des dizaines de caisses de caméras, micros, rouleaux de câble, éclairages divers, support en tous genre ont été débarquées des trois camions de la RTS par une douzaine de techniciens L’installation se fait sur mesure selon le plan déterminé: «Daniel, règle ce panneau lumineux sur 69… non pardon sur 77. Il me faut une gélatine sur ce projo. Tu n’as plus de pincettes?» «Ce spot suspendu me gêne», peste Alain qui tente de réorienter avec une longue perche l’objet du délit qui se balance sur son fil.
Le bas côté et ses chapelles et jusqu’au couloir de la sacristie sont envahis par la régie lumière avec des centaines de mètres de câble, des pupitres de commande et d’autres appareils. Les deux camions de la régie son et image se sont installés sur le parking de l’église. C’est de là que partiront vers les spectateurs des divers pays les images des six caméras mobiles.
«Je ne m’imaginais de loin pas un tel déploiement matériel», s’étonne le président de paroisse Joël Gapany, venu visiter «le chantier» avec son fils.
Pour que la fête soit belle, il faut une coordination parfaite des acteurs. La réalisatrice Céline Thurre-Millius et le producteur de RTSreligion Grégory Roth avaient convoqué non seulement l’évêque célébrant mais aussi tous les acteurs de la liturgie, concélébrant, diacre et servants de messe, pour une mise au point parfaite de chaque déplacement. Il faut trois répétitions pour la procession d’entrée. Mgr Morerod doit remettre délicatement sa crosse et sa mitre imaginaire à ses deux porte-insigne: «Je préfère avoir ma crosse dans la main droite».
Le chant de l’Alléluia est 5 secondes trop court. Le diacre doit marcher un peu plus vite. Les thuriféraires, porteurs de l’encensoir doivent venir de la gauche. «Pour la prédication, je dois remettre ma mitre?», questionne Mgr Morerod. «Ça va, tu as tout noté?» «Non, mais c’est dans ma tête». Pendant plus de deux heures le script est systématiquement repris et annoté.
D’ici dimanche, il y aura encore une répétition générale samedi soir. Cette fois-ci en conditions réelles. (cath.ch/mp)
Maurice Page
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