Pour cette célébration, le pape était entouré d’une petite centaine de personnes, dont des prisonniers italiens, arabes, africains, roms, athées, catholiques, orthodoxes, et des musulmans, a indiqué Vatican News. C’est la deuxième fois que le pape célèbre ce moment liturgique au sein de cet établissement pénitentiaire, après sa première Semaine Sainte en 2013. Il est de tradition, depuis son élection, que l’ancien archevêque de Buenos Aires visite des lieux de périphérie à l’occasion du Jeudi-Saint.
Dans son homélie improvisée, le pape a médité sur le geste rituel du lavement des pieds, qu’il allait réaliser à l’exemple de Jésus. À l’époque du Christ, a-t-il expliqué à la cinquantaine de jeunes de 14 à 25 ans présents, c’étaient les esclaves qui se chargeaient d’ôter la poussière des pieds lorsqu’un invité entrait dans une maison.
Jésus a donc fait «un travail d’esclave», pour faire comprendre que le lendemain, en mourant sur la croix, il allait se livrer «comme un esclave pour payer notre dette à tous», a poursuivi l’évêque de Rome. Le geste du lavement des pieds n’est pas quelque chose de folklorique, en l’accomplissant « Jésus veux nous enseigner la noblesse du cœur », a-t-il souligné.
Le pape a alors encouragé à s’aider les uns les autres et à tendre sa main, plutôt qu’à s’arnaquer les uns les autres. «Dans la société, s’est-il attristé, nous voyons tant de gens qui profitent les uns des autres. […] Tant d’injustice, de gens sans travail, […] tant de gens qui n’ont pas d’argent pour s’acheter des médicaments, tant de familles détruites».
«Jésus nous aime comme nous sommes», a assuré le pape François aux jeunes détenus qui seraient tentés de se décourager en pensant: «Si le pape savait ce qu’il y a à l’intérieur de moi… ». Et de lancer : « Jésus le sait […] ; Jésus ne s’effraie jamais de nos faiblesses, parce qu’il a déjà payé, il veut seulement nous accompagner, nous prendre par la main, pour que la vie ne soit pas si dure pour nous».
« Chacun de nous peut glisser.» «Jésus est toujours à côté de toi, il ne t’abandonne jamais», a-t-il affirmé aux jeunes détenus.
Après ces paroles, le pontife de 86 ans – qui était arrivé en fauteuil roulant – s’est mis debout et a lavé et baisé les pieds de douze jeunes, dont deux filles. «J’espère y arriver car je ne peux pas bien marcher», avait-il glissé dans son homélie.
Outre ses difficultés de motricité à cause de douleurs au genou depuis plus d’un an, le pape a été hospitalisé trois jours la semaine dernière, du 29 mars au 1er avril, pour une bronchite.
Mais dès sa sortie de l’hôpital Gemelli, il a présidé normalement l’ouverture de la Semaine Sainte, le dimanche des Rameaux, ainsi que l’audience générale du 5 avril et la messe chrismale avec les prêtres de Rome. (cath.ch/imedia/ak/mp)
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