Faut-il avoir une idée en tête pour être en route dès le petit matin,
à l’heure où timidement commence à poindre le jour.
Elles ne parlent pas. Un regard a suffi : le sommeil les a fuies.
Mais les images, les images, elles, demeurent.
Comment les oublier ? Comment les effacer ?
Les images de ce vendredi noir.
Elles se hâtent dès le petit matin, Marie-Madeleine et l’autre Marie.
Pour regarder.
Et soudain, cette lueur, cette clarté
qui éblouit et suggère l’inouï !
Il est ressuscité.
Lui, hier crucifié.
Il est ressuscité.
Il l’avait annoncé.
Pauvres gardes bien armés, soldats postés pour surveiller,
la pierre est roulée, la terre a tremblé, et vous aussi, tremblez.
Lui est vivant et vous, comme morts vous devenez.
Et l’ange parle.
Parle aux femmes : Vous, soyez sans crainte. Je sais que vous cherchez …
Sans cette quête douloureuse,
sans cette once d’espérance qui ne veut pas mourir,
seriez-vous là, dans la fraîcheur du matin ?
Venues pour regarder le sépulcre,
venez, venez voir l’endroit où il reposait
car il ne faudrait pas repartir
sans pouvoir dire : nous avons vu !
Sans pouvoir dire : nous avons entendu !
Car l’ange insiste : vite allez dire à ses disciples…
et d’un grand battement d’ailes – peut-être ! – l’ange disparaît…
Vite, a-t-il dit.
Vite avant que le soleil ne soit au zénith, allez.
Mais comment courir quand la crainte encore paralyse les jambes ?
Il faut toute la joie du cœur pour s’en aller,
alertes et vives, porter la nouvelle aux disciples.
Mais qui vient briser cet élan ?
Qui, sur le chemin poudreux, s’avance à leur rencontre ?
Je vous salue.
Cela suffit. C’est Lui !
S’approcher, se prosterner, lui saisir les pieds…
Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux,
ce que nos mains ont touché, écrira Jean, l’apôtre bien-aimé.
Mais aujourd’hui, ce sont les femmes qui témoignent !
Les disciples enfermés dans leurs remords,
écrasés de honte et de douleur,
anéantis, désespérés, rentrent en eux-mêmes : nous espérions…
Et ils se terrent et ils se taisent.
Les femmes parleront : Jésus est ressuscité d’entre les morts
et voici qu’il vous précède en Galilée ;
là, vous le verrez.
Osez ! Osez sortir de votre torpeur,
détournez le regard de vous-même.
Allez en Galilée, la terre de votre appel.
Rejoignez la Galilée des nations et proclamez :
Il est ressuscité.
Lui hier crucifié.
Il est ressuscité.
Il l’avait annoncé.
Disciples d’autrefois, apôtres d’aujourd’hui,
vous et moi,
si l›ange nous visite, pourra-t-il affirmer :
Je sais que vous cherchez Jésus, le ressuscité…
Lumineuse fête de Pâques !
Alleluia !
Soeur Véronique | Vendredi 7 avril 2023
Mt 28, 1-10
Après le sabbat,
à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine et l’autre Marie
vinrent pour regarder le sépulcre.
Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ;
l’ange du Seigneur descendit du ciel,
vint rouler la pierre et s’assit dessus.
Il avait l’aspect de l’éclair,
et son vêtement était blanc comme neige.
Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent,
se mirent à trembler et devinrent comme morts.
L’ange prit la parole et dit aux femmes :
« Vous, soyez sans crainte !
Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié.
Il n’est pas ici,
car il est ressuscité, comme il l’avait dit.
Venez voir l’endroit où il reposait.
Puis, vite, allez dire à ses disciples :
›Il est ressuscité d’entre les morts,
et voici qu’il vous précède en Galilée ;
là, vous le verrez.’
Voilà ce que j’avais à vous dire. »
Vite, elles quittèrent le tombeau,
remplies à la fois de crainte et d’une grande joie,
et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit :
« Je vous salue. »
Elles s’approchèrent,
lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit :
« Soyez sans crainte,
allez annoncer à mes frères
qu’ils doivent se rendre en Galilée :
c’est là qu’ils me verront. »
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