Le pape appelle à protéger les systèmes de retraite

«Nous avons besoin de politiciens sages, guidés par le critère de la fraternité», a déclaré le pape François en évoquant la fragilité des systèmes de retraite des pays vieillissants. Il s’exprimait devant les membres de l’Institut national italien de la prévoyance sociale (INPS), le 3 avril 2023, au Vatican.

Alors que la France – que le pape n’a pas nommée – est divisée sur la récente réforme de son système des retraites, le pontife a appelé à ne pas «gaspiller les ressources existantes», ni «laisser les futures générations en grave difficulté».

«Le thème de la prévoyance est toujours actuel», a souligné le pape François. Il a encouragé l’INPS, qui fête ses 125 ans, à continuer à rendre concrètement possible le droit à la retraite». Il s’est fait l’écho de l’inquiétude d’un homme d’une soixantaine d’années devant l’hiver démographique italien: «Mais qui paiera ma retraite? Ce ne seront pas les petits chiens que les gens ont à la place des enfants».

Au fil de son discours, le pape a déploré une société qui s’est «aplatie sur le présent et qui s’intéresse peu à ce qui peut arriver aux générations futures», en nommant la crise écologique et la dette publique, qui se retrouve «chargée sur les épaules des enfants et des petits-enfants». «Dans certains pays les petits-enfants naissent avec une dette publique terrible!», s’est-il exclamé en dénonçant une situation «injuste».

Contre le travail au noir

La retraite ne peut fonctionner que sur «un lien fort entre les générations» et une solidarité, a alors souligné le pontife de 86 ans. Car la «retraite bien méritée» d’un travailleur repose sur ses années de travail mais aussi «sur le fait que quelqu’un, par son activité, paie concrètement la retraite des autres».

Le pape François a formulé trois appels pour protéger le droit à la retraite au sein de «sociétés qui, comme la société italienne, vieillissent toujours plus». Il a souhaité en premier le refus du travail noir. Celui-ci semble apporter «des bénéfices économiques à l’individu», mais à plus long terme, il ne permet pas aux familles d’accéder au système des retraites, et il conduit «à des formes d’exploitation et d’injustice».

Deuxième appel du pontife: le refus du travail précaire, qui retarde les choix de vie des jeunes, qui éloigne l’accès au système des retraites et qui «augmente la dénatalité». Enfin, le pape a appelé de ses vœux «un travail digne».

Le successeur de Pierre s’est élevé contre une mauvaise prévoyance qui «pense seulement à soi» et «finit par donner des illusions» en enfermant dans «de fausses sécurités». Et d’inviter, au passage à ne pas oublier que des «travailleurs étrangers qui n’ont pas encore la nationalité italienne» participent aussi au système des retraites. (cath.ch/imedia/ak/rz)

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