L’établissement pénitentiaire de Casal del Marmo, une prison pour mineurs située au nord-ouest de Rome, avait déjà accueilli le pape François pour la messe de la Cène du Seigneur le 28 mars 2013, 15 jours après le début de son pontificat. Le pape argentin, qui avait pris l’habitude de célébrer la messe du Jeudi Saint en prison lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, avait alors lavé les pieds de dix jeunes garçons et de deux jeunes filles.
Cet établissement, qui accueille de nombreux jeunes détenus de confession musulmane, avait par ailleurs été visité par Jean Paul II en 1980 et par Benoît XVI en 2005. Le retour de François pour cette occasion liturgique, dix ans après, s’inscrit dans la continuité des célébrations du Jeudi Saint dans des lieux d’exclusion. Il a visité six prisons dans ce cadre liturgique: outre l’établissement de Casal del Marmo, la liste inclut aussi les prisons de Rebibbia (2015), Paliano (2017), Regina Cœli dans le centre de Rome (2018), Velletri (2019) et Civitavecchia (2022).
En 2014, il s’était rendu dans un établissement de la Fondation Don Carlo Gnocchi, le centre Santa Maria della Provvidenza, dans le quartier romain de Casalotti-Boccea, qui accueille des personnes handicapées et atteintes de troubles psychiques.
En 2016, c’est dans un centre de demandeurs d’asile, à Castelnuovo di Porto, qu’il s’était rendu, lavant les pieds de 12 des 890 migrants alors accueillis dans ce lieu. Ces images s’étaient inscrites dans la dynamique du Jubilé de la Miséricorde.
Enfin, 2020 et 2021 furent deux années particulières en raison de la pandémie de Covid-19. C’est dans la basilique Saint-Pierre, mais devant une assistance réduite, qu’il a célébré la messe de la Cène du Seigneur le 9 avril 2020. Il avait alors rendu un hommage vibrant aux nombreux prêtres décédés durant les premières semaines de la pandémie, mais n’avait pas procédé au rite du lavement des pieds, en raison du protocole sanitaire en vigueur.
Un an plus tard, le 1er avril 2021, le pape avait laissé le cardinal Giovanni Battista Re, Doyen du Sacré-Collège, célébrer cette liturgie publique à sa place, toujours dans un format réduit. Suscitant étonnement et incrédulité, le pontife s’était pour sa part rendu au domicile du cardinal Angelo Becciu, dans le palais du Saint-Office. Il y avait célébré la messe de la Cène du Seigneur en petit comité, avec le cardinal sarde et quelques personnes de son entourage, quelques mois après lui avoir retiré ses prérogatives en raison de l’enquête sur des détournements de fonds au sein de la secrétairerie d’État, qui a ouvert la voie au procès dit de «l’affaire de l’immeuble de Londres«. (cath.ch/imedia/cv/rz)
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