Le conseil d’orientation du sanctuaire de Lourdes, qui s’est tenu le 27 mars 2023, avait à son ordre du jour le sort des mosaïques réalisées par Marko Rupnik figurant sur la façade de la basilique du Rosaire, au cœur du sanctuaire.
Le média français La Vie a interviewé Mgr Jean-Marc Micas, évêque de Tarbes et Lourdes, qui a participé à la réunion. Ce dernier à relevé que les responsables du sanctuaire recevaient depuis quelque temps, de différents pays, des interpellations sur la problématique des mosaïques. Elles viendraient de personnes victimes de violences sexuelles dans l’Église, qui «attendent un geste». «Pour ces personnes, il est très difficile de voir le travail de ce prêtre, surtout ici, a commenté Mgr Micas. Lourdes est un lieu de guérison, certains pèlerins se recueillent auprès de l’Immaculée Conception pour se retrouver après une situation d’abus… Dans ce contexte-là, tomber nez à nez avec une œuvre de Rupnik est une agression supplémentaire».
D’autres interpellations sont apparemment survenues concernant une diffusion télévisée des mosaïques en question, sur la chaîne catholique français KTO, dans le cadre du chapelet diffusé en direct tous les après-midi. Des images dont les responsables de Lourdes ont demandé le retrait.
L’évêque de Tarbes et Lourdes a indiqué qu’aucune décision n’avait encore été prise et qu’un «groupe de réflexion» sur le sujet allait être mis en place, composé de psychiatres, de psychologues, de victimes d’abus, de prêtres et d’évêques. Le prélat a averti que les discussions au sein du groupe pourraient même s’étendre à «tout l’art sacré».
Le Père Rupnik a réalisé de nombreuses oeuvres dans de nombreux lieux sacrés autour du monde, dont les mosaïques qui jalonnent le Chemin de joie à Genève. Les autorités ecclésiales avaient cependant indiqué qu’aucune discussion n’était pour l’instant engagée sur la présence de ces oeuvres. (cath.ch/lavie/arch/rz)
Raphaël Zbinden
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