Poursuivant son cycle d’enseignements sur l’évangélisation, le pape François a expliqué vouloir dédier deux catéchèses à l’apôtre Paul. Ce juif et citoyen romain persécutait les premiers chrétiens au nom de la loi juive avant de vivre une conversion radicale et de devenir un disciple missionnaire zélé.
«Son zèle voulait d’abord détruire l’Église, mais plus tard, il l’a construite», a résumé le pape, avant de chercher à comprendre comment une telle trajectoire avait-elle pu s’opérer. S’appuyant sur saint Thomas d’Aquin, il a d’abord rappelé que la passion, d’un point de vue moral, n’est ni bonne ni mauvaise: «son utilisation vertueuse la rend moralement bonne, le péché la rend mauvaise».
Dans le cas de Paul, son zèle pour la Loi juive a été transformé subitement par la rencontre avec le Christ sur la route de Damas. Son zèle a perduré, mais «il est devenu le zèle du Christ», a insisté le pontife. Devant les centaines de fidèles réunis sous le soleil romain, le pape s’est arrêté longuement sur ce point décisif: «Ce qui change la vie, c’est la rencontre avec le Seigneur».
Dès lors, «devenir chrétien n’est pas un maquillage qui te change le visage», a improvisé le pape, évoquant aussi des chrétiens «d’apparence» qui considèrent Jésus comme une personne abstraite. Il a aussi mis en garde ceux qui pensent devenir chrétiens par la voie des études et du savoir. «Tu peux étudier toute la théologie que tu veux; tu peux étudier la Bible [mais] devenir athée ou mondain», a-t-il prévenu, revenant sans cesse à cette rencontre essentielle avec le Christ, et demandant à chacun de faire un examen de conscience.
«Le vrai catholique, le vrai chrétien est celui qui reçoit Jésus à l’intérieur […]. C’est la demande que je fais à chacun d’entre vous aujourd’hui: ‘Que signifie Jésus pour moi?’», a-t-il interrogé, pointant encore du doigt les chrétiens qui marchent sur la «route de l’autosuffisance» et qui bâtissent un «catholicisme élégant».
«Persévérons dans la prière et dans la proximité envers l’Ukraine martyrisée», a exhorté le pape à l’issue de l’audience générale. Depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne le 24 février 2022, le pape François profite des angélus dominicaux et des audiences du mercredi pour exprimer sa préoccupation et inviter au soutien du peuple ukrainien.
À l’issue de l’angélus du 26 mars dernier, il priait ainsi pour le «peuple martyr de l’Ukraine». «Seule la conversion des cœurs peut ouvrir la voie qui mène à la paix», insistait-il, saluant le renouvellement par de nombreux chrétiens dans le monde de la ‘consécration de l’Église et l’humanité, en particulier la Russie et l’Ukraine, au Cœur immaculé de Marie’, le 25 mars. (cath.ch/imedia/hl/ak/bh)
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