Par ce prix, l’ASJC entend récompenser un journalisme de qualité qui sait Parler avec le cœur «selon la vérité, dans la charité» selon le thème du message du pape François pour la 57 Journée mondiale des communications sociales qui sera célébrée cette année le 22 mai.
Cloé Pichonnat, journaliste à la rédaction fribourgeoise de La Télé VD-FR, est récompensée pour son sujet intitulée «Vers la mort des cimetières?» Le jury a apprécié l’angle original pour parler de l’avenir des cimetières dans le canton de Fribourg, et plus largement dans nos sociétés occidentales où non seulement la mort est occultée, mais où elle prend de moins en moins de place dans nos paysages en raison du choix de plus en plus fréquent de la crémation – une urne funéraire occupant moins de place qu’une tombe. La journaliste a cerné avec intelligence les conséquences de l’évolution de nos pratiques funéraires qui touche les personnes et les familles, les Églises, et les collectivités publiques.
Nicole Krättli pour le magazine NZZ Format s’est penché sur le sujet grave des soins palliatifs pour les enfants. En suivant quelques familles avec empathie et pudeur, elle fait découvrir ces vies d’enfants marquées par la maladie ou le handicap et avec une faible espérance de vie. Elle interpelle une société qui ne sait pas se donner les moyens de mieux les accueillir et les accompagner. Mais le film va encore plus loin. Il nous accompagne dans la question de l’être, du sens de la souffrance, de la question de la mort et de la vie d’un point de vue très touchant. Il s’agit non plus de donner des jours à la vie mais de la vie aux jours.
Outre l’encouragement des jeunes pousses, l’ASJC a tenu également à honorer ses anciennes Sr Catherine Jérusalem et Evelyne Graf. Arrivée à St-Maurice à l’âge de 16 ans pour y apprendre le français, Sr Catherine ne l’a plus quitté. Entrée chez les sœurs de St-Augustin, elle a exercé pratiquement tous les métiers de la presse de l’imprimerie, au journalisme et à l’édition. Elle fut, avec une consœur, la première femme à obtenir en Suisse romande le certificat fédéral de capacité de typographe. Si elle sait sourire en toute circonstance, elle en a traversé, des tempêtes, tout au long de sa vie de religieuse et en tant que responsable, de 1973 à 2022, des bulletins paroissiaux en langue allemande, le fameux «Pfarrblatt». Des décennies de combats et de contacts qui ont forgé un caractère déjà bien trempé. Sœur Catherine, elle sait ce qu’elle veut, et la persévérance n’est pas la moindre de ses qualités, tempérée, toutefois, par un sens de l’humour aiguisé.
Evelyne Graf a connu aussi un riche parcours de vie, qu’elle est d’ailleurs en train de mettre sur papier en vue de la publication d’un livre. La théologienne et journaliste st-galloise, membre des Focolari, a passé une dizaine d’année comme rédactrice à l’agence de presse Kipa à Fribourg avant d’assumer pendant 24 ans la rédaction en chef du bulletin Forum des paroisses du diocèse de St-Gall. On ne compte pas les commissions, institutions et organisations dans lesquelles elle a été active, notamment dans le domaine œcuménique aussi bien au plan local que suisse.
Un débat autour du thème «Chargé-e des médias dans l’Église catholique: mission impossible?» a encore animé l’assemblée de l’ASJC. «Je prends volontiers le mot de mission, mais je réfute celui d’impossible», a relevé Julia Moreno, chargée de la communication de la Conférence des évêques suisses depuis 2022. «Admettre le terme impossible me semble manquer d’espérance face à la Bonne Nouvelle que l’Église veut et doit transmettre.»
«Chez les catholiques, comme chez les réformés, aussi bien le contenu et les formes de la communication classique ne fonctionnent plus. Nous sommes désormais minoritaires dans la société, nous devons entrer en dialogue sans être sur la défensive et les interdits», a constaté de son côté Simon Spengler, responsable de la communication de l’Église dans le canton de Zurich.
Sylvana Bassetti, responsable de l’information pour l’Église de Genève (ECR), a relevé que l’Église a parfois peur de prendre la parole de crainte d’être mal reçue. Mais cette parole est pourtant attendue, notamment dans le domaine de la solidarité, de la migration ou de l’asile. Lorsqu’elle le fait, l’Église est à sa place. (cath.ch/mp)
Rédaction
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