Wolfgang Holz, kath.ch / traduction adaptation Maurice Page
Là où étaient autrefois placés les bancs de l’église St-Agatha, on trouve aujourd’hui des chaises et des tables de bistro placées sur une estrade couronnée d’une espèce de baldaquin garni d’une guirlande d’ampoules. En arrière-plan, à droite et à gauche, on voit encore les autels et leurs images saintes baroques, ainsi que la chaire et le maître autel.
Aucun service religieux catholique n’est plus célébré depuis longtemps dans cette petite église classée monument historique. Ce n’est pas étonnant. La paroisse catholique de Buchrain-Perlen, dans l’agglomération lucernoise, a construit, il y 50 ans, un nouveau lieu de culte moderne.
L’église est mentionnée pour la première fois au 13e siècle, puis a été transformée dans le style baroque», rapporte le président de paroisse Peter Kaufmann. La dernière fois que la maison de Dieu, a été rénovée et agrandie, c’était dans les années 1930. Elle pouvait accueillir environ 150 personnes. Mais dans l’après-guerre,la population de Buchrain a augmenté de manière fulgurante. Dès les années 1960, l’église était devenue trop petite. D’où la construction d’une nouvelle église consacrée en 1972.
La paroisse réformée de Buchrain a ensuite utilisé la maison de Dieu pendant une vingtaine d’années. Ensuite, elle est restée vide pendant deux ou trois ans – jusqu’à ce que la communauté orthodoxe serbe y soit invitée pendant 14 ans.
A fin 2020, l’assemblée de la paroisse catholique de Buchrain a décidé de rendre à nouveau l’ancienne église accessible pour la population grâce à une nouvelle affectation. L’association «AltBar Bueri», créée à cet effet, est responsable de son exploitation depuis début 202. Ses membres travaillent bénévolement et sont soutenus par la paroisse. L’association ne paye ainsi pas de loyer.
Le projet culturel, dans le cadre duquel 24 manifestations sont organisées chaque année, a été bien accueilli, relève la responsable de la communication Judith Steinmann. »Jusqu’à présent, nous avons surtout organisé des concerts et des lectures. Il s’agissait de musique plutôt calme, pas de rock bruyant. L’ancienne église crée certainement une atmosphère très particulière lors des concerts.»
Entre 200 et 300 personnes fréquentent ces événements culturels. Surtout pendant les mois d’été, lorsque des sièges peuvent être installés à l’extérieur devant l’église. Une buvette y est également intégrée. Mais jusqu’à présent, la police du feu n’autorise pas de cuisiner dans l’église. Il n’y a pas non plus encore de toilettes.
Selon le président de la paroisse Peter Kaufmann, il n’y a pas eu de réticences face au changement d’affectation de l’ancienne église. »Il y eu certes des voix parmi les anciens qui relevaient le fait particulier de pouvoir boire une bière à l’endroit même où ils avaient été baptisé autrefois. Si une discothèque ou une boîte de nuit avait été prévue pour l’église, la situation aurait certainement été différente. L’utilisation actuelle a été bien acceptée par la population et un nouveau lieu de rencontre est né dans le village», assure le président.
Et comme tout se passe bien, un concours sera lancé en 2024 afin d’aménager durablement un espace culturel avec un café. «Nous voulons alors également rénover l’ancienne église pour trois à quatre millions de francs. Pour cela, nous aurons besoin d’un investisseur», conclut Peter Kaufman. (cath.ch/kath.ch/wh/mp)
Maurice Page
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