Cette église, consacrée aux martyrs contemporains depuis le Jubilé de l’An 2000, a ouvert ce nouvel espace pour présenter les nombreux témoignages de chrétiens morts à cause de leur foi.
«Jamais dans l’histoire de l’Église nous n’avons eu un si grand nombre de personnes persécutées à cause de l’Évangile, et donc de martyrs», a affirmé le cardinal vicaire de Rome, Angelo De Donatis, lors de l’inauguration . Il a souligné que l’ouverture de ce nouvel espace répondait à une «dette de gratitude et de reconnaissance » à la « mémoire et au témoignage » des martyrs modernes.
Depuis 2002, la basilique de San Bartolomeo all’Isola abritait déjà de nombreux de ces objets et reliques de martyrs dans les six chapelles qui flanquent la nef principale. Celles-ci sont divisées par zone géographique ou dédiées à une période spécifique de persécution, comme sous le nazisme ou le communisme. Mais le manque de place s’est fait ressentir, et un espace a été créé dans la crypte pour accueillir davantage de témoignages et reliques.
Récemment, le représentant du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève a dénoncé le fait qu’un chrétien sur sept est victime de persécution dans le monde. « Il est inquiétant que des personnes soient persécutées simplement parce qu’elles professent publiquement leur foi et que, dans de nombreux pays, la liberté religieuse soit restreinte », avait-il affirmé lors de la session du Conseil des Droits de l’homme.
Le nouvel espace, dans la crypte médiévale de la basilique, a été aménagé avec des passerelles en bois et des vitrines où sont exposés des reliques et d’autres objets, accompagnés d’explications historiques sur la vie des personnalités.
Parmi ces témoins, on retrouve celui du saint évêque salvadorien Óscar Romero, assassiné en 1980: sa chasuble couleur de sang trône en bonne place. Mais tous les objets ne sont pas ceux de martyrs, mais aussi de saints qui ont eux aussi laissé un témoignage de sainteté puissant, comme Charles de Foucauld. La truelle qu’il a utilisée pour construire son ermitage est ainsi exposée.
On retrouve aussi beaucoup d’autres objets appartenant à des personnes mortes récemment – et dont le martyr n’a pas encore été officiellement reconnu, par exemple le bréviaire du père Jacques Hamel, assassiné dans sa paroisse en 2016, ou des biens appartenant à des victimes des sanglants attentats à la bombe survenus lors des fêtes de Pâques en 2019 au Sri Lanka.
La restauration et l’aménagement de cet espace, qui ont commencé dès 2004, ont été financés en grande partie par la Communauté de Sant’Egidio, qui administre l’église. L’archidiocèse de Chicago a aussi contribué aux dépenses, car son archevêque, le cardinal Blase Cupich, est le titulaire de la basilique.
Ce dernier était d’ailleurs présent à l’inauguration . Il a souligné que dans cette basilique « l’histoire ancienne du martyre est unie à la mémoire de nouveaux martyrs ». La basilique abrite en effet aussi depuis de nombreuses années des reliques de saint Barthélémy, apôtre et mort en martyr en Arménie selon la tradition.
La basilique de San Bartolomeo all’Isola a commencé à accueillir la mémoire des martyrs modernes il y a une vingtaine d’années, après qu’une commission créée par Jean-Paul II en 1999, à l’occasion du Jubilé de l’an 2000, a passé deux ans à étudier ce phénomène. Elle a créé environ 12’000 dossiers sur le sujet, et le sanctuaire a été ouvert en 2002.
L’inauguration de ce nouveau mémorial s’inscrit dans cet héritage, mais est aussi pensée en vue du Jubilé de 2025. En effet, comme annoncé récemment par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, une autre commission du même genre que celle de 1999 doit être créée à cette occasion pour étudier les martyrs et d’autres témoignages de foi de chrétiens du XXIe siècle. (cath.ch/imedia/ak/mp)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/un-memorial-des-martyrs-contemporains-inaugure-a-rome/