Le cardinal a recommandé de garder « la sobriété et la sérénité nécessaires » et de garder « un silence absolu » après la communion. Le prédicateur a offert au pape François et à ses collaborateurs une réflexion sur la liturgie qu’il a vue comme un lieu pour expérimenter « le sens du sacré », dans un monde où il s’est raréfié. « Les jeunes ressentent ce besoin d’être transportés hors de la banalité du quotidien, de s’évader, et ils ont inventé leurs propres moyens de satisfaire ce besoin », a-t-il constaté en citant les « méga-rassemblements de chanteurs et de groupes ».
Dans la liturgie, a-t-il poursuivi, « le sens du sacré que l’on y expérimente est le seul vraiment authentique, et non un succédané, car il est suscité par le Saint des Saints et non par une ›idole’ ». Mais ce sens du sacré a subi une « évolution », a-t-il fait remarquer.
En effet, a expliqué le capucin, ces dernières décennies « la liturgie catholique s’est transformée en peu de temps, passant d’une action à forte empreinte sacrale et sacerdotale à une action plus communautaire et participative ». Et le peuple a « un accès nouveau, plus direct, à la Parole de Dieu », a-t-il ajouté.
La liturgie est « l’occasion d’une expérience du sacré, non seulement au niveau individuel, mais aussi communautaire », par « le silence », a souligné par ailleurs le cardinal, qui a alors décliné deux sortes de silence : un silence « ascétique » et un silence « mystique ». Le premier étant « un silence par lequel la créature cherche à s’élever jusqu’à Dieu », et le deuxième « un silence provoqué par Dieu qui se fait proche de la créature ».
« Il ne devrait jamais manquer un moment, même bref, de silence absolu après la Communion », a insisté le prédicateur. Et de glisser qu’il « regrette le latin » pour la disparition de « certaines hymnes » qui « ont servi à des générations de croyants de toutes langues pour exprimer leur chaleureuse dévotion au Jésus de l’Eucharistie : l’Adoro te devote, l’Ave verum, le Panis angelicus ».
Le cardinal Cantalamessa a aussi précisé que l’ « admiration » et l’ « émerveillement » liturgiques sont suscités non pas par « la majesté, mais l’humiliation du Serviteur ». (cath.ch/imedia/ak/mp)
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